L’instruction sur l’infraction de meurtre mise à charge de la commissaire supérieure Carine Lokeso et du brigadier en chef Tokis Nkumbo s’est poursuivie le lundi 11 octobre 2021 à la prison militaire de Ndolo, devant la Cour militaire de Kinshasa-Matete siégeant sur le procès de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi, tué le 25 février 2018 lors d’une marche du Comité Laïc de Coordination (CLC).
Deux témoins ont été auditionnés lors de cette audience. Il s’agit de l’actuel responsable du ravitaillement de la police de Kinshasa. Ce dernier a expliqué à la Cour la procédure pour l’obtention des munitions dans leur département.
En fonction depuis 2018, son adjoint a ensuite fait sa déposition. Il a été confronté à C. Lokeso au sujet de la provenance des munitions utilisées le 25 février 2018.
« La Cour a entendu deux témoins. Le P4 ou le responsable adjoint du ravitaillement de la ville de Kinshasa ainsi que l’actuel chargé de la logistique. Le P4 a été confronté à Carine. Celle-ci a dit que c’est le P4 qui lui avait remis les munitions et ils étaient qu’à deux. Cette affirmation a été rejetée par le P4 en soutenant qu’il n’a pas doté l’escadron mobile de Carine des munitions. Si Carine a des preuves qu’elle en apporte. Il a aussi dit que même en cas d’urgence, une décharge est obligée d’être signée avant tout ravitaillement. En plus, il a dit que même si on lui donne l’ordre de doter une unité, ce ne sont pas des balles en caoutchouc. Il remet seulement des gaz lacrymogènes et des grenades », a expliqué Me Claude Kaniekete, l’un des avocats des parties civiles
Pour éclairer la religion de la Cour sur les instructions données à la veille de la marche du CLC, les parties civiles ont sollicité la comparution du commissaire divisionnaire adjoint de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo.
« C’est nous, parties civiles, qui avons dit que Kasongo et le commissaire urbain du district du Mont-Amba puissent comparaître à l’audience prochaine. La Cour a estimé d’abord que la liste des témoins et renseignants doit être déposée avant sa décision. La prochaine sera celle du complément de l’instruction parce que le ministère public doit aussi faire son observation sur la descente sur terrain. Après, la Cour verra s’il faut inviter ces deux officiers », a renchéri Me Kaniekete.
Sauf le ministère public, toutes les parties au procès ont donné leurs observations quant à l’audience de descente sur terrain tenue le 4 octobre dernier à la paroisse Saint Benoît de Lemba.
C. Lokeso et consorts sont poursuivis pour violation des consignes et meurtre. Outre Bivuala (en fuite), tous les présumés coupables sont détenus à la prison militaire de Ndolo.
7sur7.cd