Présidentielle : les 4 priorités de l’offre politique du candidat Adolphe Muzito

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L’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) est prévue en décembre 2023. Plusieurs personnalités ont déjà annoncé leur candidature, notamment l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, porteur d’une offre politique qui priorise, entre autres, la souveraineté militaire et sécuritaire dans un contexte marqué par l’agression rwandaise.

Le leader de Nouvel Élan qui ne veut pas d’une coalition d’oligarques constituée sans discussions préalables autour des programmes, « compte beaucoup sur les forces sociales, les jeunes pour créer une vraie coalition sur fond d’un programme politique, économique et social ».

Non concerné par le conclave de l’opposition tenu à Lubumbashi, ni signataire de la charte de l’Union sacrée, plateforme électorale qui soutient la candidature du président de la République sortant, Félix Tshisekedi, l’ancien Premier ministre ne se considère pas « isolé » car, souligne-t-il, « un candidat président de la République est un homme face à un peuple ».

À moins de huit mois de la présidentielle, Adolphe Muzito a révélé les grandes lignes de son offre politique élaborée sur base de données recueillies au cours des échanges avec les différentes couches de la population (autorités traditionnelles, étudiants, administrateurs des territoires, etc.)

Alors que les frontières orientales du pays sont toujours poreuses, favorisant les incursions de l’armée rwandaise, Muzito qui s’est lancé dans la course à la présidentielle, priorise la défense de l’intégrité du territoire national.

« Le candidat Adolphe Muzito a une offre politique qui a quatre priorités essentiellement », a-t-il expliqué, précisant que la première priorité, « c’est la souveraineté militaire et sécuritaire ». Selon lui, « il faut un budget de 1,5 milliard $ chaque année ».

Sur un horizon de 5 ou 10 ans, dit-il, « nous pourrions donner à notre armée 15 ou 20 milliards $ pour assurer la sécurité et l’intégrité du territoire ».

Dans la foulée, Muzito a insisté sur sa proposition de « faire la guerre au Rwanda » afin de rétablir définitivement la paix dans l’est du pays.

« Nous pensons qu’il faut faire la guerre au Rwanda et nous allons profiter de ce moment où les forces régionales sont sur le terrain, avec tout ce que nous constatons malheureusement pour que nous puissions préparer la guerre. Les Rwandais nous font ces choses parce qu’ils ont réussi à nous infiltrer, et cela, depuis 1996. Ils nous ont infiltrés, ils ont profité du moment où le Congo n’avait pour budget que 100 millions $. Le Rwanda est trop petit, c’est 1 % du Congo. C’est même difficile de les attaquer, mais sommes obligés de les attaquer le moment venu, pour les repousser vers leur territoire », a-t-il dit.


Ce n’est qu’après la guerre, précise-t-il, « que nous pourrons négocier avec les vrais partenaires qui sont les multinationales qui profitent de cette situation pour prendre frauduleusement nos minerais ».

Et d’ajouter : « Nous pensons que si officiellement, nous négocions avec les multinationales pour une exploitation officielle gagnant-gagnant, ça nous permettra de mettre fin à cette situation une fois pour toute ».

L’un des principaux rôles de la monnaie, prise sous toutes ses formes, est de servir d’intermédiaire aux échanges entre les agents économiques. Elle est une prérogative de souveraineté nationale. Muzito a soulevé la nécessité de rétablir la souveraineté du Franc congolais qui, aujourd’hui, regrette-t-il, « ne remplit pas ses fonctions traditionnelles ».


« La deuxième priorité, c’est la souveraineté monétaire parce que la souveraineté d’un Etat, c’est la monnaie, la défense et la diplomatie. Mais la diplomatie dépend de l’économie et de la défense. Il faut rétablir la souveraineté de notre monnaie qui est la base à partir de laquelle nous pourrons avoir une économie et financer la guerre. Cette monnaie aujourd’hui ne remplit pas ses fonctions traditionnelles, elle n’est pas un bon intermédiaire d’échanges à cause de son instabilité, elle n’est pas aussi une réserve de valeur. Et alors nous disons qu’il faut restaurer sa souveraineté », a-t-il expliqué.

Selon la Banque mondiale, la RDC est l’une des cinq nations les plus pauvres du monde. En 2022, environ 62 % de la population du pays, soit 60 millions de personnes, vivaient avec moins de 2 dollars par jour. Près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC.

Ainsi, le candidat Adolphe Muzito fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille.


« Le Congolais vit avec un dollar américain aujourd’hui, il faut augmenter le revenu national grâce de gros investissements pour franchir le seuil de souveraineté, qui peut aller jusqu’à 2,5 $ », a-t-il dit.

La quatrième priorité de l’offre politique de Muzito est la lutte contre le chômage. Aujourd’hui, fait-il remarquer, le taux de chômage tourne autour de 75 %.

« Sur 60 millions qui représentent la population active, plus ou moins 15 millions seulement travaillent et 45 millions ne travaillent pas. Ce qui est plus grave, ce n’est pas par le fait du chômage d’aujourd’hui, mais son augmentation. Nous sommes en train de voir que sur le marché, il y a 3 millions de jeunes qui arrivent chaque année. Sur un horizon de dix ans, nous aurons trente millions de jeunes qui seront au chômage », a-t-il indiqué.

Pour inverser la courbe du chômage, il propose notamment de réformer un secteur agricole prédominé par l’activité informelle et la cueillette, redynamiser le tissu industriel et le réseau bancaire, fortifier le marché intérieur et intégrer une partie du secteur tertiaire informel comme une des sources d’emploi./mediascongo.net

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