Kinshasa, 21 mars. 2020 (ACP)- Le franc congolais a poursuivi sa dépréciation face au dollar américain sur le marché parallèle, au cours de la semaine du 16 au 21 mars par rapport à celle du 09 au 15 du même mois, a relevé l’ACP sur les différents marchés de change à Kinshasa.
Le dollar américain qui se négociait a 1.760 (mille sept cent soixante) FC pour le taux le plus élevé et 1.730 (mille sept cent trente) FC le taux le plus bas, la semaine du 9 au 16 mars, est passé à 1.762 (mille sept cent soixante-deux) FC et 1740 (mille sept cent quarante) FC la semaine sous examen.
Selon plusieurs opérateurs de change, cette dépréciation est consécutive à une masse monétaire importante de francs congolais en circulation sur le marché parallèle et au déclanchement de l’opération de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat démarrée depuis le 14 mars.
Il faut ajouter également, l’insuffisance des réserves de change à la Banque centrale du Congo (BCC) pour la couverture des importations. La baisse de ces importations dues à l’épidémie du coronavirus dont les effets négatifs se font sentir sur les devises générées par les services de douane a aggravé la situation économique déjà fragile à cause de la faible mobilisation des recettes au premier trimestre 2020.
Le ralentissement de la situation économique consécutif à ce virus qui sévit à travers le monde, notamment en Chine qui compte plus de 60% d’opérateurs miniers ainsi la baisse de prix des métaux sur le marché international constituent les grandes causes de la dépréciation du franc congolais sur le marché de change.
Le franc congolais qui avait commencé le mois de mars 2020 avec une stabilité relative, soit 1.748 (mille sept cent quarante-huit) FC le dollar, a entamé une dépréciation de sa valeur au milieu de la première quinzaine du mois en cours avec un taux oscillant entre 1.730 (mille sept cent trente) FC pour les moins offrants et 1.752 (mille sept cent cinquante-deux) FC pour les plus offrants.
Préservation du cadre macroéconomique
Le Comité de conjoncture économique, en collaboration avec la Banque centrale du Congo (BCC), a pris l’engagement de contenir l’inflation, afin de préserver le cadre macroéconomique caractérisé par la hausse des prix des biens et services sur le marché national.
Dans ce cadre, le gouvernement à travers le ministère des Finances a instauré le système des bons du trésor. Celui-ci consiste à racheter les francs congolais afin de les remettre dans le circuit bancaire en vue de leur maîtrise et absorber la masse monétaire en circulation pour contenir l’inflation.
A cette opération s’ajoute le rachat des devises étrangères auprès des opérateurs économiques du secteur minier au taux de 1.730 (mille sept cent trente) FC le dollar américain, pour consolider les réserves de change à l’importation. Ces réserves de changes ont sensiblement diminué et se situent à moins d’un milliard de dollars américains.
Il convient de rappeler, estiment plusieurs analystes économiques, que le cadre macroéconomique de la République démocratique du Congo (RDC) demeure encore fragile du fait qu’il est soutenu, en grande partie, par la production minière qui subit actuellement les effets négatifs du marché international.
Ces effets entrainent une baisse de prix des matières premières de grande exportation sur le marché international, passant de 99.000 (quatre-vingt-dix-neuf mille) USD à près de 37.000 (trente-sept mille) USD pour la tonne du cobalt, et de plus 7.000 (sept mille) USD à près de 6.000 (six mille) USD pour la tonne du cuivre.
Comparé aux années 2017 et 2018, ce comportement du marché international a engendré un grand décalage de prix par rapport à 2019 et 2020 en cours où les prévisions budgétaires sont portées à la hausse de près de 40%, souligne-t-on.
Acturdc.com