Politique : “Manger chez le voisin” n’est pas bon

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La culture, c’est ce qui demeure en l’homme, lorsqu’il a tout oublié. Alors, quand on aura tout oublié d’Ilunkamba, sa citation empruntée à un célèbre chansonnier lui survivra : “Il faut savoir quitter la table quand elle est desservie”. Et le Premier ministre sur le départ d’ajouter, comme s’il enfonçait le clou: “Mais, je ne vais pas quitter la table desservie chez moi pour aller continuer à manger chez le voisin”.

Lâchée façon in cauda venenum, cette phrase d’Ilunga Ilunkamba est à très large spectre. Dans le landerneau politique, difficile de s’y piquer sans s’y frotter. Elle renseigne d’abord sur l’homme. Ilunkamba ne rime pas avec manger à tous les râteliers. Par conséquent, le chef du gouvernement démissionnaire n’entend pas se faire inviter à la soupe que l’on sert déjà à côté de sa table. Même si la carte d’invitation était dans l’air.

Tout le contraire ou presque de la norme dans l’écosystème politique zaïro-congolais. A preuve, -et c’est la deuxième leçon- la version rd congolaise de “la ruée vers l’or” que constitue en ce moment le départ à sens unique de Kingakati à Limete.

Premier ministre issu du FCC, Ilunga Ilunkamba voit en direct comment ses ministres et des députés qui, il y a peu, ont voté le budget, quittent la table desservie pour celle du voisin achalandée.

Professeur sur la “colline inspirée” à la belle époque, Ilunga Ilunkamba entend comme résonner en réminiscence le fameux “Pour la bouffe, nous mourrons”. Sauf que là, c’était des étudiants. Mais, ici il s’agit des hommes et femmes politiques qui connaissent les contours et le menu de leur table.

On peut n’avoir pas souscrit à l’action du Premier ministre Ilunkamba. Mais, on lui reprocherait difficilement de ne pas être au clair avec ses principes et ses convictions. Bref, avec une certaine idée, voire une idée certaine de l’éthique en politique.Dans un environnement où passer de sa table dégarnie à celle du voisin ne semble poser aucun remord, la leçon crépusculaire du “Vieux” administre la preuve que, même banalisée, la transhumance demeure une “antivaleur”. Pour des Congolais ayant grandi à une certaine époque, “manger chez le voisin sans l’autorisation des parents n’était pas bon”.

Forumdesas.org/acturdc.com

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