Le chercheur congolais en Droit, Cyrus Mirindi, affirme qu’il reste un mandat constitutionnel au président Joseph Kabila pour atteindre son deuxième mandant constitutionnel. Dans une déclaration faite dimanche 20 mai à Radio Okapi, il soutient que la révision partielle de la constitution en 2011 « était fatale » et que la Cour constitutionnelle devrait annuler l’article 71 révisé.
Ce texte prévoyait une élection présidentielle à deux tours, avant qu’il ne soit modifié pour ramener le scrutin à seul tour.
« Puisqu’ils ont touché l’article 71, ils ont touché effectivement au régime de droit de nombre et de la durée du mandat. Il fallait qu’en 2011, lorsque le Parlement avait touché cet article qu’on puisse aller bloquer et annuler cet article au niveau de la cour constitutionnelle », a indiqué Cyrus Mirindi.
Selon son interprétation, « on n’a ramené le compteur à zéro. »
« Le comptage qu’on doit prendre constitutionnellement, c’est le comptage qui débute à partir de l’élection de 2011. A partir de ce moment-là, le président de la République a fait un mandat et il lui reste un deuxième mandat pour atteindre le plafond constitutionnel. Ça fait mal mais c’est une réalité », décortique Cyrus Mirindi.
Une réalité juridique mais qui doit faire face à la réalité politique, comme le soutiennent certains acteurs politiques et de la société civile.
Pour l’opposition politique il s’agit d’une bouffée d’essai pour créer la panique.
« Les gens veulent tout simplement créer la panique et désorganiser l’Etat. Mais nous, nous demandons simplement à Kabila de respecter notre constitution, s’il lui reste encore un peu de conscience », interpelle Christian Mwando Nsimba, président de l’Union nationale des démocrates et fédéralistes (UNADEF).
Stratégie dangereuse !
Ce message qui justifie une possible candidature de Joseph Kabila à la prochaine présidentielle ne passe pas pour la société civile. Elle demande à la majorité au pouvoir de revenir à la raison et de ne pas embrouiller le peuple congolais.
« Il est grand temps que nos frères et sœurs de la majorité présidentielle abandonne cette stratégie dangereuse. Parce que, là, ils visent tout simplement à déstabiliser encore ce pays qui peine à se remettre », prévient pour sa part Georges Kapiamba de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).
Le professeur Jacques Djoli, constitutionnaliste et cadre du MLC, décrie aussi une démarche de délinquants constitutionnels :
« La constitution est un défi vis-à-vis de l’arbitraire, vis-à-vis de l’intemporalité, vis-à-vis de la mentalité du pouvoir. La constitution vient limiter le pouvoir dans le temps et dans l’espace. D’ailleurs nous devons continuer à travailler pour que ce que nous appelons des démagogues et les délinquants constitutionnels ne puissent pas amener ce pays dans les affres de la guerre civile. » déclare-t-il
Source : Radiookapi.net