Plus de 5000 disparus et des milliers de sinistrés, on ne connaîtra peut-être jamais le nombre exact de morts du drame de Kalehe 

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On ne saura peut-être jamais le nombre exacte de victimes du drame de Kalehe. Dans cette partie de la RDC, les fortes pluies du 4 mai avaient occasionné des coulées de boues emportant une grande partie des villages de Bushushu et Nyamukubi. Officiellement, ce drame a fait 438 morts, plus de 5000 disparus et des milliers de sinistrés. Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et Cheffe de la MONUSCO, qui revient de la zone témoigne. 

« Selon plusieurs discussions que j’ai eues avec des témoins de la catastrophe, il est difficile d’établir avec exactitude un bilan car le drame est survenu un jour de marché à Nyamukubi et beaucoup de victimes n’habitaient pas dans la zone. Ils venaient de lointaines contrées pour participer au marché hebdomadaire organisé au bord du lac, devenu, malheureusement, la dernière demeure de nombreuses victimes, englouties par les flots provenant des rivières voisines ».

Une situation difficile à vivre pour les survivants et les témoins. Trois semaines après le drame, les plaies sont encore ouvertes.

« A Bushusu, j’ai vu des veuves déboussolées, des orphelins hagards mais aussi une communauté soudée, malgré le deuil. J’ai rencontré deux jeunes de 19 et 14 ans, incapables de s’éloigner de la montagne de boue sous laquelle leurs parents, leurs six petits frères et sœurs et ce qui fut leur maison sont ensevelis. J’ai vu aussi un père de famille sous le choc, réalisant qu’il ne lui reste que sa petite fille de deux ans, son épouse et ses autres enfants ayant péri dans le désastre. Des drames indicibles qui en disent long sur l’énorme catastrophe qui a endeuillé cette partie du pays », explique Bintou Keita.

Elle appelle la communauté internationale, les bailleurs de fonds, les amis de la RDC et toutes les bonnes volontés à mobiliser les fonds nécessaires pour cette urgence humanitaire. 

Les besoins sont importants. Il y a par exemple la reconstruction du tronçon de la Route Nationale 2, complètement détruit par les fortes pluies et qui occasionnent l’enclavement des villages affectés. Un travail titanesque qui requiert une collaboration large et des expertises diverses.

« Ma conviction profonde est que les aléas naturels ne doivent pas nécessairement se transformer en catastrophes meurtrières. Il n’y a pas de fatalité. Ces inondations dramatiques doivent servir de rappel et stimuler l’action par rapport à la prévention et la gestion des risques de catastrophes. En ces temps de mobilisation générale pour d’autres crises et catastrophes naturelles, il est essentiel que les sinistres de Kalehe ne soient pas oubliés. La RDC et ses nombreuses crises mérite qu’une plus grande attention lui soit portée par la communauté internationale », a ajouté la cheffe de la MONUSCO.

Elle a instruit les services d’ingénierie au sein de la Mission de construire un pont temporaire au-dessus de la rivière Luzira pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et l’accès aux zones sinistrées.

Pour sa part, le coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis, a déjà alloué 3 millions de dollars du Fonds humanitaire en RDC en assistance aux victimes pour la réponse immédiate.

Bintou Keita insiste aussi sur le fait que cette catastrophe climatique rappelle l’impérieuse nécessité de délocaliser les villages situés sur des zones impropre à l’habitation.

Actualite.cd

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