Plusieurs militaires des FARDC -Forces Armées de la République Démocratique du Congo- ont été condamnés par le tribunal militaire de garnison de Butembo, siégeant en audience foraine à Lubero-Centre, dans la province du Nord-Kivu, à la peine de mort pour, notamment, fuite devant le M23, mouvement rebelle soutenu par le Rwanda qui massacre la population de l’Est.
Toute en condamnant cet acte des certains militaires FARDC, la coalition LAMUKA s’oppose en même temps à la peine de mort infligée à ces hommes en uniforme. Dans une interview accordée à Actualité.cd, le porte-parole de cette plateforme politique, Prince Epenge, remet totalement en cause la politique sécuritaire du pays, quand il s’interroge sur les moyens exigés et ceux mis à disposition desdits militaires, pour faire véritablement face à l’ennemi.
«Pour la coalition LAMUKA, tout acte de désertion des militaires ou d’un groupe des militaires, face à l’ennemi qui est déterminé à balkaniser le Congo, ou à désagréger l’unité du grand Congo, l’unité de Lumumba, est un acte suffisamment grave pour qu’il donne lieu à des sanctions exemplaires. Toutefois, que ces sanctions ne puissent pas inclure la peine de mort. Au-delà de ces sanctions exigées par l’opposition, nous voudrions une remise en cause totale de la politique sécuritaire de monsieur Tshisekedi. Est-ce que ces militaires qui ont fait défection ont les moyens exigés pour une Armée moderne, pour défendre son territoire ? Ont-ils les moyens techniques, les moyens matériels, les moyens financiers et même une politique sécuritaire claire censée les protéger, pour que eux, à leur tour, protègent les Congolais et garantissent l’intégrité de notre territoire ?», s’est-il interrogé.
Pour rappel, deux soldats des FARDC, qualifiés de «fuyards» devant les rebelles du M23, dans le territoire de Lubero, ont été condamnés à mort, vendredi 5 juillet dernier. Trois jours avant, vingt-cinq autres militaires des FARDC, dont deux capitaines, ont été condamnés à mort par la même juridiction. Deux autres ont écopé de dix ans de prison ferme.
Ces militaires ont été reconnus coupables de fuite devant l’ennemi, violation des consignes, dissipation des munitions de guerre et vol qualifié. Leur sort définitif sera fixé ce lundi 08 juillet 2024.
/opinion-info.cd