Parlement : le ministre des transports justifie la suppression des vols domestiques vers Kananga au Sénat

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Le ministre des transports, voies de communication et désenclavement, Chérubin Okende, était samedi 11 juin devant les sénateurs pour répondre à la question orale avec débat lui adressée par le sénateur Dénis Kambayi, qui est préoccupé par la suppression des vols sur Kananga, chef lieu de la province du Kasaï Central par certaines compagnies d’aviation qui, autrefois, exploitaient cette ligne. Pour M. Kambayi, c’est une décision qui pénalise la population de ce coin dont il est l’émanation.

Pour répondre à cette préoccupation, le ministre des transports, voies de communication et désenclavement a d’entrée de jeu indiqué que cette situation est un corollaire de la loi de l’offre et de la demande consécutive à la décision du Président de la République saluée par le peuple congolais et concrétisée par l’arrêté ministériel du 7 août 2021 portant fixation des tarifs des services aériens sur le réseau domestique en République Démocratique du Congo pris par le ministre ayant l’économie dans ses attributions revoyant à la baisse les prix du billet d’avion. Autre raison évoquée par le ministre de tutelle se basant sur les informations des sociétés d’aviations en sa possession, il a révélé le faible taux de la demande dans ce coin de la RDC.

« Dans sa passion non équivoque de travailler à l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise, le Chef de l’État s’est résolument engagé à offrir à ses compatriotes non seulement des voies de communication dignes et susceptibles de leur facilité la mobilité mais également à réduire le coût de leur déplacement à l’intérieur du territoire. Il découle de l’annexe 2 de l’arrêté précité que les tarifs passagers du trajet Kinshasa – Kananga long de 794 kms pour les aéronefs de type Airbus 320 et similaires s’élèvent à 115 USD prix plafond, il s’agit du prix fixé par le ministère de l’économie et endossé par le gouvernement de la République qui a tenu à appliquer et concrétiser la vision du Chef de l’État dans ce sous secteur des transports aériens domestique. Pour les exploitants aériens qui sont pour la plupart des commerçants loin de discuter et de faire la résistance face à une décision gouvernementale, il faut l’appliquer mais pour les trajets qui leur paraissent encore rentables quoique de manière générale ils travaillent à perte compte tenu des multiples charges liées à l’exploitation de la navigation aérienne », a déclaré Chérubin Okende devant les sénateurs.

D’après Chérubin Okende, ce coup est également ressenti par la société nationale Congo Airways.

« En évaluant les charges d’exploitation en rapport avec les recettes actuellement réalisées sur les prix rabaissés du billet, les compagnies d’aviation y compris Congo Airways qui est étatique ressentent le coup de ce réajustement vers le bas. À titre d’exemple et pour Congo Airways qui continue à desservir Kananga du moins du temps de la position de cette question deux vols sont organisés sur le trajet ( lundi et vendredi). Le prix du billet en business class est évalué à 126 USD alors qu’en économique class ce prix est de 113 USD américains. Depuis le 18 septembre 2021 c’est-à-dire à dater de la mise en œuvre du nouveau tarif fixé par le gouvernement, la moyenne des passagers transportés sur le trajet Kinshasa – Kananga est 8 passagers en Business et 79 passagers en Économique Class soit 95% du taux de remplissage par contre sur le trajet retour c’est-à-dire Kananga – Kinshasa la moyenne est de 8 passagers en business class et 84 passagers en éco soit toujours 95% du taux de remplissage », a illustré Chérubin Okende.

Et d’ajouter :

 » Pour le responsable de la direction commerciale de Congo Airways en confrontant les charges d’exploitation aux recettes mobilisées sur ce trajet et avec ce taux de remplissage le déficit est sans équivoque. De ce point de vue Congo Airways travaille à perte seules les subventions de l’État pourront minimiser les difficultés actuellement rencontrées du fait de l’application du nouveau tarif notamment sur le trajet Kinshasa – Kananga objet de la question qui nous occupe. Pour le moment ces subventions demeurent encore une promesse « .

En dehors de la compagnie nationale, il a fait savoir que les mêmes difficultés liées aux charges d’exploitation sont ressenties également par les exploitants privés en l’occurrence la compagnie africaine d’aviation (CAA en sigle) qui, elle, a décidé de suspendre ses vols sur le trajet Kinshasa – Kananga et vice-versa.

 » Pour cet opérateur aérien qui est un commerçant à part entière les nombreuses charges liées à l’exploitation entendant le carburant, les matériels, pièces qui font la logistique aéronautique, la location d’appareils, les personnels, l’assurance et j’en passe devraient être prises en compte dans la fixation du prix du billet ce qui épargnerait les compagnies des difficultés actuelles. Puisque d’après les dirigeants de CAA, il faut appliquer l’arrêté et ne pas faire affront au gouvernement de la République nous l’appliquons là où c’est encore possible disent-ils, c’est-à-dire sur des trajets à amoindrissant les risques de déficit à savoir Kinshasa – Kisangani, Kinshasa – Goma, Kinshasa – Lubumbashi et j’en passe encore » a expliqué Chérubin Okende.

Et d’ajouter :

 » La décision gouvernementale d’après les dirigeants de CAA a plus sanctionné les vols de trajet le plus court mais dont les exigences en termes des charges restent les mêmes que pour les longs trajets. S’agissant du maintien des vols sur Mbuji-Mayi 918 Kms dont la distance n’est pas très importantes par rapport à celle de Kananga 794 Kms, les dirigeants de cette compagnie je citais CAA se défendent en disant que la fréquence des passagers sur la ligne de Mbuji-Mayi est plus importante que celle de Kananga, d’après eux Mbuji-Mayi est avantageux par les passagers en provenance où à destination des villes environnantes à savoir Mwene Ditu, Kabinda, etc dont Mbuji-Mayi est le point de passage obligé « .

Le secteur aérien congolais éprouve beaucoup de difficultés par le manque du nombre important des compagnies d’aviation et d’avions. La compagnie nationale Congo Airways n’est pas également épargnée cette situation.

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