Nord-Kivu : Voici pourquoi l’armée congolaise était en réunion avec les rebelles du M23 le lundi dernier à Kibumba

Depuis plus de 6 mois, période qui coïncide avec la prise de la cité frontalière de Bunagana, les autorités congolaises considèrent le M23 comme un groupe terroriste issu des labos de Kigali au regard d’actions criminelles dont est auteure cette rébellion. Par la bouche des officiels dont Patrick Muyaya, ministre de la Communication ou encore Christophe Lutundula des affaires étrangères, Kinshasa a d’ores et déjà exclu toute possibilité de se retrouver sur une même table avec le groupe armé.

Cependant, le lundi 12 décembre dernier, l’armée congolaise s’est rendue dans la cité de Kibumba, principalement dans une zone sous contrôle du M23 pour une réunion sécuritaire afin de désamorcer le conflit armé qui oppose les 2 parties. Mais, il n’y a pas que les FARDC qui y ont pris part. En effet, on a également noté la présence des délégués de la Monusco, de la Communauté d’Afrique de l’Est, de la CIRGL ainsi que ceux du Mécanisme conjoint de vérification.

La rencontre a beaucoup fait parler dans l’opinion. Des Congolais soupçonnent le gouvernement de la République de mener un double-jeu. D’abord en accusant ouvertement le M23, ensuite en voulant négocier avec lui dans les coulisses. Même si jusqu’ici, les officiels congolais ne se sont pas encore prononcées sur la question, une indiscrétion explique qu’il ne s’est pas agi d’une négociation au vrai sens du terme.

Il s’est plutôt agi d’une séance en marge de laquelle le retrait du M23 des espaces conquis a été abordé, notamment au sujet de jusqu’où les rebelles comptent se retirer afin de permettre de déploiement de la force sous-régionale. Également, c’était question de créer une Commission mixte pour enquêter sur le massacre de Kishishe qui a fait plus de 200 morts dont le M23 est accusé d’être responsable.

« Il ne s’agit pas de négociations avec les rebelles mais de la mise en œuvre des résolutions prises au niveau de la CIRGL et de l’EAC. Le gouvernement reste toujours dans sa logique », explique un ancien haut cadre du M23

Quoi qu’il en soit, les photos et les vidéos de la rencontre partagées en boucle sur les réseaux sociaux sont passées au crible par des Congolais qui considèrent que les FARDC ont une fois été humiliées en se retrouvant dans un face-à-face avec des terroristes en dépit du contexte. La présence très remarquée est celle du général Chiko Tshitambwe, chef d’état-major général adjoint de l’armée congolaise en charge des opérations.

A noter que les échanges ont été facilités par le général Jeff Nyagah, commandant de la force sous-régionale de l’EAC et le colonel M23 Imani Nzenze. Dans un communiqué, les rebelles disent attendre la prochaine rencontre et estiment que Kinshasa devrait désormais arrêter de les considérer comme des terroristes.

Iwebrdc

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