En République démocratique du Congo, plusieurs personnalités ont été reçues samedi 7 novembre par le président Félix Tshisekedi. Des personnalités sur lesquelles il devrait compter s’il souhaite se défaire de l’emprise de son prédécesseur Joseph Kabila. Parmi lesquelles bien sûr, l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi.
La première délégation à être reçue, c’est celle de Gabriel Kyungu, président de l’Unafec et ancien compagnon de lutte d’Étienne Tshisekedi. Il dit être venu apporter son soutien au chef de l’État congolais. « Nous avons, nous, à l’épqoue, tout fait pour faire tomber la dictature dans notre pays, du temps de Mobutu, avec les treize parlementaires. C’était dans ce bâtiment et c’est tout un symbole. Je tenais à lui rappeler cela parce que l’un de nos compagnons était son papa, Étienne Tshisekedi. »
Autre invité, et c’est un allié de poids pour le président Tshisekedi, l’ancien ministre de l’Économie, Bahati Lukwebo. Le patron de l’AFDC, membre du FCC de Joseph Kabila ne voit plus d’avenir à la coalition au pouvoir. « La coalition ? Je crois que ceux-là même qui l’ont créé ont marché dessus. Nous ne pouvons que nous inscrire dans la logique de l’union sacrée pour que cette fois-ci nous pouvions briser ce paradoxe d’un État doté de tout, mais dont le peuple est parmi les plus pauvres du monde. »
Moïse Katumbi et ses 68 députés pourraient peser lourd s’ils rejoignaient l’union sacrée. L’ancien gouverneur du Katanga est resté énigmatique. « Plus important, je suis venu voir un frère. D’ici peu, quand il va terminer les consultations, vous saurez ce qu’on a décidé avec le président. »
Ne Muanda Nsemi, le leader des Bundu Dia Kongo, a également été reçu, lui qui avait été allié de Joseph Kabila et avait été persécuté durant les dernières années de son régime. Il s’est quant à lui prononcé en faveur de l’union sacrée.
Au FCC, une prière contre « l’esprit de violation de la Constitution »
En l’absence de Joseph Kabila, officiellement empêché, les travaux sont ouverts par une prière atypique du pasteur Théodore Mugalu. L’ex-chef de la mission civile de Kabila fulmine dans sa prière contre « l’esprit de la violation de la Constitution ». C’est justement cette posture que le FCC entend réaffirmer à l’issue de ces travaux. « Le FCC reste intransigeant quant au respect de la Constitution, des lois de la république, ainsi que des engagements souscrits dans le cadre de l’accord de coalition comme de stabilité et de pérennité pour la démocratie congolaise qui a enregistré un tournant décisif lors de la passation pacifique et civilisée du pouvoir », a déclaré Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC.
Alors que le président Tshisekedi est dans la dernière ligne droite de ses consultations, au FCC, la voie finale n’est pas encore tracée. « Le Front commun pour le Congo saura trouver sans nul doute à travers cette retraite politique la voie qui lui permettra de prendre les décisions dont il assumera bien entendu les conséquences. »
Si certains députés pestent contre le fait de ne jamais être associés aux décisions et veulent revoir l’organisation du FCC, dans l’entourage de l’ex-président, plusieurs caciques s’emportent contre des tensions créées, selon eux, par le président Tshisekedi. Ils ne cachent plus, non plus, leur vœu de voir le FCC reprendre la main face au chef de l’État. Ce qui pourrait signer la fin de la coalition et le début d’une cohabitation.
Conséquence, toujours selon ces cadres : le gouvernement devrait tomber et le prochain ne compter que des pro-Kabila.
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