Le lancement des travaux consacrant l’érection du port en eaux profondes dans le Kongo-Central divise l’opinion publique. Dans une interview accordée à acturdc com, le mardi 01 février 2022, Dieudonné Nkishi, chef des travaux à l’université de Kinshasa a salué la volonté manifeste du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, volonté qu’est de redonner au grand Congo sa splendeur d’autres fois.
« Le lancement des travaux du port en eaux profondes à Banana traduisent sans nul doute, la volonté du Président de la République, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi de bâtir notre pays sur un socle solide et durable. Et cette volonté se matérialise justement par tous ces efforts qu’il ne cesse de déployer dans tous les domaines pour développer durablement notre pays et offrir à notre population les conditions de vies qui soient les meilleures. Je salue donc cette volonté là», a déclaré Dieudonné Nkishi.
Pour Nkishi, le lancement des travaux du port en eaux profondes aujourd’hui comme l’adhésion de la RDC à la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF) hier, démontrent à la face du monde deux réalités irréfutables à savoir :
- la réalité de confirmer notre pays comme un espace commercial du monde entier où tout celui qui veut, vient prendre des matières premières, va les transformer et ramène en RDCONGO les produits finis. Cette réalité est exactement ce qu’avait voulu la Conférence de Berlin sur notre pays. Donc aujourd’hui, je dois dire que les acteurs du « Congo-marché » ont gagné le combat contre nous qui voulons d’un « Congo-Etat ».
- la deuxième réalité est celle qui montre que le Président de la République n’est accompagné ni par le Gouvernement, ni par son Cabinet. En effet, qu’il s’agisse du Gouvernement ou du Cabinet, tout le monde sait qu’avant d’ouvrir notre pays au monde par l’océan il y a des préalables qui ne sont pas accomplis à ce jour. C’est notamment le cas des zones économiques spéciales, des infrastructures routières, d’entreposages, de l’électricité, etc.
Dans son allocution, D. Nkishi indique que l’administration publique est encore ce qu’elle est, en grande partie composée des gens corrompus, la justice est lente à mettre en cause les cas qui sont portés à sa connaissance certainement dans le but de faciliter la corruption,etc.
“comment voulez-vous que dans ces conditions on ouvre un pays aux potentialités aussi recherchées et convoitées sans nous préparer ? À ce jour, nous ne produisons pratiquement rien qui fasse l’objet du commerce extérieur alors pourquoi nous précipiter à nous exposer au lieu de nous concentrer. Pourquoi nous nous précipitons à ouvrir notre pays au monde au moment où le marché intérieur souffre encore de la carence et est encore très précaire ?”, s’interroge t-il.
En conclusion, le chef des travaux souligne :
“Pour nous, nous avons mis la charrue devant le bœuf et nous avons exposé inutilement notre pays qui est déjà très fragile économiquement et administrativement. Je pense que c’est un gâchis et une précipitation inutile car notre marché intérieur n’est encore ni prêt à s’autossuffire, ni prêt à accueillir”.
Gaël Hombo/acturdc.com