Lutte contre la fraude minière sur le lac Kivu : Un autre défi pour le Gouverneur militaire Constant Ndima

En cette période d’état de siège dans le Nord-Kivu, le 33eme Groupement naval des FARDC vient d’être doté des speed boats pour patrouiller dans les eaux des lacs Kivu, Albert et Edouard. 

L’acquisition de ces engins va augmenter la capacité de surveillance de la frontière lacustre qui s’étend, entre autres, de Goma à Bukavu au bénéfice des populations dont la sécurité va s’accroître de quelques crans. Du coup, un autre défi se présente au Gouverneur militaire Constant Ndima Kongba, à savoir la lutte implacable contre la fraude des minerais du Congo vers les pays voisins par le lac Kivu.

Sur le petit quai attenant à son cabinet de travail, le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Lieutenant-Général Constant Ndima Kongba a présenté ce mardi 15 mars l’équipement dont vient de bénéficier le 33eme Groupement naval. Dotation du Commandant Suprême des Forces armées sur proposition du chef d’état-major général, cette acquisition est constituée de sept speed boats de 75 à 85 chevaux équipés des mitrailleuses PMK et à même de transporter une section de marines munis de Motorola pour communiquer. Dans la perspective de leur mission, ces unités flottantes se sont livrées à l’occasion à une démonstration sur les eaux du lac Kivu.
Satisfait de ce geste de la hiérarchie, le Lieutenant-Général Constant Ndima Kongba, Gouverneur militaire du Nord-Kivu, a laissé entendre que cet outil de patrouille dans les eaux congolaises tient du souci du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de sécuriser les populations en cette période d’état de siège. 

En assurant, bien entendu, la surveillance de la frontière lacustre qui s’étend de Goma à Bukavu. Il a appelé, de ce fait, le 33eme Groupement naval de l’utiliser à bon escient.
Venant à la suite de son compagnon d’armes, le Général Rashidi Mapatano, Commandant du 33eme Groupement naval, a rassuré que cet équipement va, en outre, permettre la traque des pêcheurs illicites, ainsi que les fraudeurs de tous genres qui s’aventurent sur les eaux congolaises pour faire passer vers les pays voisins les ressources du Congo. 

Parmi ces fraudeurs, il y a principalement ceux qui s’adonnent à la contrebande des minerais, plus précisément les minerais des 3 T dont le coltan. Du coup, un autre défi, et non des moindres, se présente au Gouverneur militaire du Nord-Kivu, à savoir la lutte implacable contre la fraude minière par le lac Kivu. Ceci avec raison dans la mesure où cette fraude met non seulement à mal la chaîne d’approvisionnement des minerais des 3 T dans le Masisi et ailleurs, mais prive aussi le pays, par-delà la province du Nord-Kivu, des moyens dont il a besoin pour assurer son développement et sa stabilité.

En effet, après la rationalisation de la chaîne d’approvisionnement des minerais des 3 T, principalement du coltan, dans le Masisi (Nord-Kivu), la fraude minière a repris de plus bel à la fin de l’année dernière (2021). 

Selon les statistiques des services provinciaux attitrés, 70 tonnes de coltan sur la production moyenne mensuelle de 100 tonnes dans le Masisi sont passées par fraude au Rwanda. Ce qui est à la fois un recul sérieux pour le pays en termes de traçabilité et de due de diligence et une perte énorme sur le plan recettes. Les institutions régionales et internationales attirées en cette matière, en l’occurrence l’ITSCI, ont été saisies de cet incident afin de prendre des dispositions utiles avec conséquence sur l’accès de cette cargaison illicite sur le marché international.
Si une partie de ces minerais de la contrebande passe par la frontière terrestre, une autre est canalisée vers les pays voisins par voie lacustre. Sans équipement adéquat de patrouille et de surveillance de la frontière liquide, il était jusque-là utopique de maîtriser les contrebandiers miniers qui opéraient quasiment en toute impunité, entre autres, sur le lac Kivu. 

Désormais, le 33eme Groupement est, tant soit peu, équipé pour dissuader et décourager les fraudeurs, dont les embarcations peuvent être arraisonnées jusqu’à la rive congolaise. La responsabilité du Lieutenant-Général Constant Ndima Kongba est ainsi en jeu. Tout repose dorénavant sur ses épaules étoilées. 

Autre fait : il s’observe en ce moment d’état de siège l’implication de plus en plus des hommes des troupes dans la fraude minière, notamment en servant de couverture aux contrebandiers. Donc, le Gouverneur militaire est appelé à ouvrir l’oeil et le bon, de façon à recadrer ses hommes, officiers comme soldats.

Toutefois, la montée en puissance du 33eme Groupement naval est saluée vivement par les populations en général et par le secteur des mines du Nord-Kivu en particulier. La présente dotation est entendue comme un premier pas et l’on formule le voeu de voir la flotte être augmentée et dotée des engins lourds et modernes pour non seulement plus d’efficacité, mais aussi de dissuasion pour les fraudeurs et les pays voisins.

7sur7.cd

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