Lubumbashi : « Quand le camp militaire se transforme en lieu d’insécurité »

Les habitants de la ville de Lubumbashi souffrent depuis un certain temps d’une insécurité intense et les autorités compétentes cherchent à palier cette situation. Mais pendant ce temps, au lieu que l’armée joue son rôle de sécuriser la population ainsi que leurs biens, certains d’entre-eux en profitent pour opérer la nuit dans leur milieu de résidence qu’est le camp Major Vangu.

 

Ces derniers temps à Lubumbashi, il n’est pas possible de passer par le camp Vangu pour atteindre son domicile, pour ceux qui habitent Bongonga ou Bel-Air. Il sévit une tracasserie qui ne dit pas son nom dans ce coin de la ville cuprifère.

 

Commençons par l’entrée principale et autorisée du camp; « la barrière » située sur la route Kafubu. Ici, véhicules, motos ou chariots, peu importe le temps, il faut payer au moins 500 francs congolais pour y passer. Le chek-in des véhicules n’existe plus à ce niveau, tout devient question de combien l’on a en poche. Les conducteurs de la ligne Kilobelobe – Camp Vangu sont obligés de passer par là, le coût entre aller-retour est très élevé et plusieurs chauffeurs s’en plaignent. Dès qu’il est dix-huit heures, les 500 à payer se transforment automatiquement en mille francs congolais. Pas de choix pour ces paisibles citoyens qui doivent nourrir plusieurs familles et qui sont obligés d’emprunter cette route.

 

Même constat sur la deuxième Barrière située au croisement des avenues Des Plaines et Des Cimetières. À cet endroit c’est « pire », les jetons s’achètent « officiellement » au près des gardes du jour. Motards ou conducteurs de tricycles, c’est un passage obligé pour atteindre le marché Pande et le quartier Bongonga.

 

L’ancien arrêt de bus de Kilobelobe érigé au temps du maire Sanguza Mutunda, puis délocalisé pour Kamalondo sur l’avenue circulaire avant d’être jeté au croisement des avenues Lumumba et Sendwe où ils sont actuellement, cet endroit, occupé dorénavant par les motards est devenu un véritable « Ring » de catch la nuit entre militaires et civils désirant emprunter ce raccourci pour se rendre dans leurs domiciles.

 

Argent, téléphones portables, nourriture et autres biens de valeur sont emportés par les militaires armés qui opèrent en ce lieu. « Ils m’ont tout pris, et m’ont même déchaussé pour récupérer tout ce que j’avais comme biens de valeur sur moi »., a tenté d’expliquer un monsieur d’une quarantaine révolue préférant garder l’anonymat.

 

Célestin dit avoir reçu un coup à la tête et ne sais relater dans quelles circonstances il s’est retrouvé à l’hôpital : « J’ai vu un militaire bien armé se présenter devant moi comme pour me demander la cigarette, subitement deux autres m’ont attaqué par derrière, et m’ont pris 20$, voulant appeler le secours, l’un m’a dit : » ATA OBENGI BAKONZI EZA INUTILE,BAYEBI QUE TOZA AWA BAKOYA TE! » comme pour dire il ne sert à rien d’appeler nos chefs , ils sont au courant de tout . Nous nous sommes battus jusqu’à ce qu’un motard vienne à ma rescousse au moment où l’un d’eux voulait tirer sur moi. Il m’a donner un coup et je me suis retrouvé à l’hôpital quand je me suis réveillé« .

 

Un officier militaire du camp Vangu tente de justifier ces actes de banditisme par le simple fait que ces militaires ne sont pas payés et ne peuvent que se défouler sur la population civile. D’aucun se demande si cela pourrait être une bonne raison de voler et de tuer. Contacter au téléphone pour soumettre la plainte, l’on nous confirmera alors que les autorités supérieures militaires sont au courant de cette situation et cherchent comment y mettre fin.

 

La population se dit être lassée par cette situation inhumaine et ne jure que sur la délocalisation du camp militaire vers un milieu isolé de la population. Les autorités sont appelées veiller à ce que les militaires reviennent à leurs objectifs les plus sacrés c’est notamment la protection des populations ainsi que de leurs biens.

 

Acturdc.com

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