La vice-gouverneure de la province du Lualaba, Fifi Masuka a dressé un tableau sombre de la gestion de la province par son titulaire, le gouverneur Richard Muyej Mangenz Mans, dans sa réplique adressée aux députés provinciaux.
De manière détaillée, la numéro 2 de l’exécutif provincial du Lualaba a démontré que l’image que reflète son chef hiérarchique en matière de gestion est très loin de la réalité.
Dans cette correspondance de 16 pages, Fifi Masuka a éclairé les élus provinciaux sur tous les points d’ombres, avant de demander à son auditoire de diligenter une enquête pour se rendre compte de la véracité de ses allégations.
D’entrée de jeu, la vice-gouverneure du Lualaba a dit n’être liée ni de près, ni de loin avec l’entreprise qui a installé les caméras de sécurité dans les coins stratégiques de Kolwezi.
« Certes que j’avais participé au Conseil de sécurité au cours duquel il avait été décidé d’installer des caméras aux endroits stratégiques, sombres pour faire face au problème de l’insécurité qui battait son plein. Le Rond-point de l’Indépendance, dit « MALU », faisait partie des lieux retenus pour ce fait. Mais cependant, pour ce qui concerne toute la procédure de passation de marché jusqu’à la sélection du titulaire, je n’avais jamais été associée à quelque étape que ce soit. Quant au paiement de ladite « Entreprise » qui devrait installer ces caméras, je n’ai connaissance, ni de la société, ni du montant des travaux et prestations, ni des termes de paiement convenus. D’où, affirmer que je suis la personne qui aurait payé cette entreprise, c’est du pur mensonge », a-t-elle expliqué en déplorant le fait que seul son téléphone n’était pas relié aux caméras comme ceux de tous les membres du Conseil de sécurité.
S’agissant des chèques, Mme Masuka a rejeté en bloc l’information faisant état de sa cogestion.
« Il m’a été dit qu’il me fait signer des chèques en blanc pour les comptes où nous avons la cogestion, cela n’est pas vrai, aucunement vrai, car il reçoit régulièrement les extraits bancaires de ce compte. Ce serait aberrant ! La loi des finances interdit qu’un compte soit géré par une seule personne et je suis surprise d’apprendre que nous gérions seule, bien qu’il est papa solution, nous signions conjointement ce seul et unique compte. La province a plus de 20 comptes bancaires au travers desquels elle reçoit différentes taxes et redevances et je n’ai aucune emprise sur ces comptes, ni signature, ni connaissance de transaction ou de relevés.
Le seul et unique compte sur lequel j’ai une connaissance, des transactions et extrait, c’est celui dont nous avons la cogestion et c’est ce dernier qui assure exclusivement la construction de la Province, spécialement les bâtiments de l’Assemblée provinciale, du gouvernorat, de la présidence, de l’Etat-major de la PNC et de Mutaka », a-t-elle précisé.
Fifi Masuka a aussi démenti les allégations de Richard Muyej prétendant que c’est elle qui l’accusait intempestivement auprès des autorités de leur famille politique, le FCC.
« Je suis désagréablement surprise d’entendre que je l’ai accusé auprès du sénateur à vie et autorité morale du FCC, Joseph Kabila Kabange.
Honorables membres du Bureau, de nous deux, qui se rend le plus à Kinshasa ? Et s’il dit que je l’ai accusé, c’est sur quel point ? Par contre, lors de mon dernier voyage à Kinshasa, à l’occasion de l’invitation du Président de la République aux Vice-Gouverneurs Femmes et aux Présidents des Assemblées provinciales pour les consultations, j’ai fait l’objet de plusieurs accusations du gouverneur auprès des Hauts cadres du FCC, qui n’ont pas hésité à me faire savoir les griefs qu’il portait contre moi depuis bien longtemps et ce, à mon insu », a-t-elle révélé.
Quant à la question relative à la gestion de la province, Fifi Masuka a évoqué les œuvres qu’elle a réalisées pendant qu’elle assumait les fonctions de commissaire spécial pour prouver que l’actuel gouverneur du Lualaba est un mauvais gestionnaire.
« Je suis très fière aujourd’hui, d’avoir géré la province en cette qualité, ayant construit des routes, pas au travers des chinois en contrepartie des compensations en natures (cessions des mines et carrières aux chinois), mais par paiements au comptant par banque. La province n’avait pas de dettes envers les entrepreneurs titulaires des contrats de construction desdites routes. Dans le secteur des infrastructures, les puits et les transformateurs étaient payés au comptant, de bonne qualité et très chers. Comparativement à la situation actuelle, il n’y avait pas de dettes consistantes que la province devait aux tierces », a-t-elle soutenu.
Au demeurant, la vice-gouverneure du Lualaba a noté que son titulaire a longtemps bafoué des prérogatives légales au point de refuser même de payer ses collaborateurs directs.
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