Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a réagi, mercredi au cours du briefing presse, à l’arrêt de la Cour suprême britannique confirmant « l’illégalité du projet hautement controversé » de ce pays d’expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile.
Pour Patrick Muyaya, cette décision de la Haute cour britannique est « un véritable camouflet » pour Kigali et « ce n’est que justice ».
Kinshasa ne comprend pas comment un pays « qui bat tous les records en termes de violation des droits de l’homme » pouvait se proposer pour accueillir les réfugiés.
Le porte-parole du gouvernement a rappelé que des Rwandais, réfugiés en RDC, sont privés de retourner dans leur pays, devenant ainsi un prétexte pour imposer la guerre aux populations de l’Est de la RDC.
« Comment voulez-vous commencer la charité par ceux qui doivent prendre des avions, traverser l’Atlantique et venir chez vous, alors qu’à quelques kilomètres, vous avez vos compatriotes que vous ne voulez pas récupérer et que vous taxez un peu à l’aveugle des forces génocidaires, 29 ans après le génocide ».
Alors que Kigali a contesté cette décision de la justice britannique qui prive au pays une enveloppe de 160 millions de dollars sur 5 ans, Muyaya a estimé que « tous les rapports de Human Rights Watch et du Groupe d’experts de l’ONU sur l’Est de la RDC ne pouvaient pas être ignorés ».
Kigali ne s’explique pas cette décision alors qu’il affirme « respecter les obligations internationales », évoquant notamment son « traitement exemplaire des réfugiés ».
Pas suffisant pour Kinshasa qui a appelé son voisin à sortir de la façade qui couvre « le record catastrophique en droits humains ».
« C’est un camouflet qui doit les interpeller peut-être en nous imitant en consacrant plus d’efforts dans la liberté d’expression et dans un processus électoral plus ouvert », a conseillé Patrick Muyaya.
Ce « camouflet » est le deuxième pour Kigali après un autre revers subi de la part de Washington pour enrôlement des enfants soldats.
Yvette Ditshima