Les conséquences de l’éruption volcanique de plus en plus ressenties en Ituri et au Sud Kivu

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Les conséquences de l’éruption volcanique  de Nyiragongo   à  Goma sont de plus en plus ressenties dans les provinces  voisines du Nord Kivu notamment dans le Sud Kivu et   l’Ituri. Selon  M.Balume Munihire, commissaire de la  Régie des Voies fluviales au port de Bukavu, chef-lieu de  la province du Sud Kivu, plus de 10.064 déplacés en provenance de Goma au Nord-Kivu,  ont été dejà enregistrés par ses services durant la période allant du 23 au 28 mai après  l’éruption du volcan Nyiragongo.

Ses services, a-t-il dit, sont débordés par le surnombre des déplacés surtout beaucoup de bateaux accostent nuitamment et dès leur débarquement au port,  ces derniers sont pressés  de partir pour de se rendre  dans des familles d’accueil. La modicité  des effectifs  des agents de  son  service, a-t-il fait savoir,  ne permet pas un contrôle efficace de tous les  nouveaux venus en provenance de Goma. Ce chiffre peut être inférieur à la réalité car des armateurs ne respectent le tonnage de leurs engins.

La présence des agents de la Croix Rouge du Congo est remarquable dans les différents ports de Bukavu pour  faciliter  le  rétablissement des liens familiaux et apporter  une aide aux personnes malades et fatiguer  pour quitter le port en toute sécurité. Ces agents de la Croix Rouge identifient les déplacés qui n’ont pas de proches à Bukavu pour les orienter  vers les véhicules apprêtés par le gouvernement provincial du Sud Kivu  pour  les acheminer vers les sites d’accueil à Ndendere et Panzi dans la commune d’Ibanda.

De son côté, l’administrateur du territoire de Kabare, Thaddée Miderho Lundjwire,  indique que le recensement des déplacés en provenance de Goma est en cours avant l’expédition des statistiques à la hiérarchie. Actuellement, des milliers de déplacés de Goma, ayant entendu l’appel des autorités  d’évacuer certains quartiers de cette ville menacée, arrivent  en masse chaque jour depuis le dimanche 23 mai dernier, par voie lacustre et routière en empruntant l’axe Goma- Sake-Bukavu sur la RN2.

Le gouvernement provincial du Sud-Kivu, réuni en conseil des ministres  mercredi 26 mai sous la direction du gouverneur Theo Ngwabidje Kasi, a décidé de la mise en place d’une commission provinciale chargée d’identifier les sites d’accueil des compatriotes en provenance du Nord-Kivu et  de déterminer les services sociaux de base que le gouvernement provincial peut leur  rendre.

A ce sujet, le ministre provincial ayant les affaires humanitaires dans ses attributions a annoncé que le site de Ndendere  aux alentours de l’Athénée d’Ibanda est déjà aménagé pour recevoir les déplacés  sans  familles d’accueil. Un autre site   est aménagé à Panzi dans la même  commune.

Le ministre provincial des affaires humanitaires, porte-parole du gouvernement provincial   indique  que l’autorité provinciale compte sur la solidarité congolaise qui doit caractériser les habitants de Bukavu, notamment en accueillant chez eux des compatriotes venus de Goma qui n’ont pas de proches dans la ville de Bukavu.

D’autres décisions  prises  portent sur notamment sur l’accostage des bateaux en dehors des heures réglementaires mais surtout dans le respect du tonnage de chaque embarcation. Il s’agit aussi du  renforcement du contrôle aux points d’entrée du Sud-Kivu et de la ville de Bukavu, notamment avec le strict des mesures-barrières. Pendant ce temps, des sources à Minova, à environ 150 km au nord de Bukavu signalent  un afflux des déplacés en provenance  de  Goma dans cette entité ou  se pose un problème   de  logement,  de  nourriture,  de la  prise en charge  médicale  et de  l’eau potable.

Hausse vertigineuse de prix de certaines denrées alimentaires

Outre cet afflux de déplacés, la ville de Bukavu connait, depuis  cette éruption volcanique de Nyiragongo, une hausse vertigineuse de prix de certaines denrées alimentaires  en provenance de Goma.  Le prix d’un sac de 50Kg de farine de manioc  qui revenait à 32.000FC  se  négocie aujourd’hui t à 40.000FC, celui de maïs  est  passe de 28.000 FC à 30.000FC, un sac de semoule de maïs de 25Kg se  vend  à 30.000FC contre 27.000 auparavant.

Un sac des haricots  de 100Kg qui coûtait jadis  145.000Fc se négocie actuellement à 160.000Fc alors que le prix d’un bidon de lait de 20 litres  est passe de 18.000fc à 21.000fc. Des vendeuses et vendeurs interrogés disent que ces prix  peuvent prendre encore  l’ascenseur  à tout moment,  car les bateaux et les véhicules en provenance de Goma n’ont pas le temps d’embarquer des cargaisons de marchandises dans la mesure où ils sont mobilisés pour l’évacuation des sinistrés de Goma. Ces vendeurs recommandent au gouvernement de la République de prendre des dispositions  pour le transport des denrées alimentaires de base en provenance du Nord-Kivu.

Des passagers des compagnies aériennes bloqués à Bunia en Ituri

A Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, plusieurs passagers de compagnies d’aviation à destination de Kinshasa et autres provinces du pays sont actuellement bloqués dans la ville.

Abordés par l’ACP, certains  d’entre eux  ont déclaré qu’ils sont contraints de rester au chef-lieu de l’Ituri en raison de la paralysie des activités à l’aéroport national de Morongo de Bunia suite à l’éruption volcanique dans la ville de Goma   dans la  province  du Nord-Kivu.

Cette catastrophe naturelle a eu un impact direct sur l’aéroport de Bunia d’autant plus que tous les vols réguliers à partir de Bunia vers  notamment Kinshasa, Kisangani, Bukavu, Lubumbashi passent obligatoirement par la ville de Goma considérée comme un hub pour les destinations   de l’est du pays.  Ces passagers  bloqués à Bunia sont ceux qui sont venus pour de mission de service. N’ayant pas de connaissance localement, ils  ne savent pas à quel saint se vouer pour leur prise en charge en termes de logement et  de restauration.

Par ailleurs plusieurs opérateurs économiques qui commandent leurs marchandises à partir de Goma se disent  aussi  victimes de cette éruption volcanique. Cette catastrophe  est venue  compliquer leurs affaires. Ils estiment qu’ils ont fait une mauvaise affaire parce que les marchandises qui étaient en attente de prendre la direction de Bunia sont bloquées dans les différentes agences de voyage de Goma par voie de conséquence leurs activités sont paralysées.

Mediacongo.net/acturdc.com

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