Le Rwanda prend au sérieux la dimension aérienne du conflit armé contre la RDC et prend des mesures défensives et offensives

Dans un communiqué publié dimanche 18 février, le ministère rwandais des affaires étrangères a mis en lumière l’aspect aérien du conflit en cours avec la République Démocratique du Congo (RDC), soulignant les intentions claires du Rwanda et les mesures prises pour y faire face.

Vincent Biruta, chef de la diplomatie rwandaise, a souligné que les dirigeants politiques et militaires congolais, y compris le Président Félix Tshisekedi, ont exprimé à plusieurs reprises « leur intention d’envahir le Rwanda et de changer son gouvernement par la force ». En réponse à ces menaces, le Rwanda a « adapté sa posture », mettant en place des mesures « pour assurer une défense aérienne totale du territoire et réduire les capacités aériennes offensives, en tenant compte de l’introduction de drones d’attaque chinois CH-4 par la RDC en 2023 et des violations répétées de l’espace aérien rwandais par les avions de chasse congolais ».

Les drones CH-4, également connus sous le nom de Rainbow CH-4, sont des systèmes d’armes avancés utilisés par les forces militaires pour des opérations de surveillance et de frappe ciblée, offrant une longue endurance de vol et des capacités de frappe précises.

La présence de ces drones en RDC a été confirmée par Félix Tshisekedi mi-novembre 2023 dans une interview. 

Parallèlement, le Rwanda a renforcé ses moyens. En juin 2023, un obus de mortier guidé de 120 mm, non explosé, a été découvert à Murambi, près de Mushaki, dans le territoire de Masisi, alors que des combats actifs impliquant les Forces armées rwandaises (RDF) et le groupe rebelle M23 étaient signalés, par des sources onusiennes.  Plus tard, le 24 octobre 2023, les débris d’un mortier guidé du même calibre ont été retrouvés à seulement 15 mètres du camp des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Kanyamahoro. Le Groupe d’experts des Nations unies a souligné dans son dernier rapport que ce type d’armement, équipé de dispositifs de mesure laser et de systèmes de positionnement global, confère une précision redoutable et une létalité accrue à ses frappes. De plus, sa complexité technique rend son transport, son stockage et son utilisation difficiles, nécessitant une expertise spécialisée.

En janvier 2023, Kigali avait avoué avoir visé un Sukhoi-25 de l’Armée congolaise qu’il accusait d’avoir violé son territoire. Le 17 février 2024, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont rapporté qu’une attaque au drone a été menée à l’aéroport de Goma (Nord-Kivu) par les forces rwandaises. L’aéroport de Goma a été touché par cette attaque.

Le 2 février 2024, un hélicoptère de la MONUSCO, en mission d’évacuation sanitaire, a été la cible de tirs présumés de membres du M23 soutenu par Kigali près de Karuba, dans le territoire de Masisi. Selon l’ONU, l’attaque a blessé deux casques bleus, dont un grièvement. L’appareil a pu atterrir en sécurité à Goma, et les deux blessés ont été pris en charge médicalement.

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