Revue de presse du jeudi 7 octobre 2021
L’affaire Matata Ponyo et le blocage du processus de désignation des animateurs de la CENI sont largement commentés par les journaux parus jeudi 7 octobre à Kinshasa.
Le Potentiel rapporte les propos du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la présentation, mardi 5 octobre devant le Conseil de sécurité, de son rapport sur la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) :
« (…) Les allégations portées contre le sénateur Augustin Matata Ponyo (indépendant) au sujet d’une mauvaise gestion des fonds publics, du temps où il était Premier Ministre, de 2012 à 2016, ont également été interprétées par certains acteurs politiques comme un moyen de neutraliser un éventuel candidat présidentiel ».
Dans le chapitre sur l’évolution de la situation politique, un paragraphe de ce rapport est réservé au cas Augustin Matata Ponyo. « Antonio Guterres a fait part au Conseil de sécurité de non-dits de la pression judicaire exercée sur l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon », commente le quotidien.
A la demande d’Antonio Guterres, renchérit La Prospérité, « les quinze membres du Conseil de Sécurité saisis, le Comité des sanctions ciblées en alerte », sur l’affaire Matata Ponyo. Celle-ci « a dépassé les frontières nationales. Il est désormais porté en haut lieu de la politique internationale. Que le Conseil de sécurité de l’ONU en parle, il y a bien des signaux qui ne trompent pas ».
Ce rapport exhaustif d’Antonio Guterres s’est attardé particulièrement sur des points importants qui polluent le climat politique en RDC. « Notamment, la loi sur la «congolité», cette proposition de loi dite ‘‘Loi Tshani’’ qui réserve la fonction présidentielle qu’aux seuls Congolais nés de père et mère, a été portée à la connaissance du Conseil de sécurité », poursuit le journal.
Entre-temps, à Kinshasa, rapporte L’Avenir, le Nonce apostolique, Mgr Ettore Balestrero, était face au président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, pour évoquer le blocage du processus de désignation des animateurs de la CENI. « Ayant senti le danger du glissement du calendrier électoral qui prévoit notamment l’élection présidentielle en 2023, les chancelleries occidentales ne cessent d’affluer chez le speaker de la chambre basse du Parlement, celle qui a reçu la mission d’entériner les animateurs de la Centrale électorale », analyse le journal ; avant de citer Mgr Ettore Balestrero :
« Je crois que c’est possible de continuer dans ce processus pour parvenir au consensus, la victoire de la démocratie. Ce sera la victoire de la démocratie. C’est cela aussi la raison d’être des confessions dans cette plateforme ».
Pour Forum des AS, le Vatican prône le consensus. «Le dialogue et le consensus sont toujours gagnants», a souligné le représentant du Pape François à Kinshasa au sortir de l’audience que lui a accordée le speaker de la Chambre.
« Sorti de la bouche autorisée du chef de l’Eglise catholique en terre rd congolaise, le maître-mot «consensus» a une résonnance particulière en ce moment où les leaders des confessions religieuses semblent l’avoir enterré. En tout cas, porteur de la candidature de Denis Kadima, le G6 ne paraissait plus disposé à discuter de la question avec le G2. Pour les premiers, la messe est déjà dite. Il ne reste plus qu’à dire Amen à la suite de l’entérinement attendu du candidat Kadima », commente le quotidien.
La Tempête des tropiques s’intéresse aussi à cette même audience. « Le seul objectif pour lequel l’Eglise catholique participe au processus électoral, c’est pour donner sa contribution à la démocratie en RDC, à travers les élections qui soient inclusives, crédibles et apaisées en 2023 », a fait savoir Mgr Ettore Balestrero, cité par le tabloïd. Car, estime-t-il, le bien-être du peuple congolais en dépend.
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