La République démocratique du Congo dispose désormais d’un laboratoire national de santé publique de standard international. Financé à hauteur de 21 millions de dollars grâce à un don non remboursable de la JICA (Coopération japonaise), cet édifice moderne a été porté sur les fonts baptismaux hier jeudi 20 février à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), dans la commune de la Gombe.
Au nom du chef de l’Etat, le Premier ministre est venu inaugurer cet édifice de référence en Afrique.
Accompagné d’une poignée de ministres de son Gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a salué le geste du Japon qui s’est engagé à fond dans la construction de ce bâtiment moderne, utile non seulement pour les Congolais, mais aussi pour les expatriés qui auront besoin de ses services.
Selon le Premier ministre, l’Empire du Soleil levant a ainsi répondu à l’appel du Gouvernement congolais qu’il dirige, en appuyant notamment son programme qui prévoit la réhabilitation et la mise à niveau des infrastructures susceptibles de rendre service à la population congolaise.
UNE BATISSE A VOCATION SOUS REGIONALE
A la suite du Chef de l’Exécutif congolais, le Vice-Premier ministre en charge des Infrastructures et Travaux publics a témoigné sa reconnaissance à l’égard du Gouvernement nippon. Willy Ngoopos Sunzhel s’est réjoui de cet appui considérable ”au développement des infrastructures de base”. Il a, à cet effet, souligné que ”ces installations mises à la disposition de l’INRB, notamment les laboratoires P3 de haute sécurité biomédicale, sont à vocation sous régionale”.
Willy Ngoopos a remercié, par ailleurs, le Gouvernement japonais pour avoir doté la nouvelle bâtisse de l’INRB des équipements électromécaniques modernes et des équipements biomédicaux à la pointe de la technologie.
FAIRE FACE AUX MALADIES EMERGENTES ET REEMERGENTES
“Ce laboratoire constitue, pour la RDC, une grande opportunité pour montrer à la face du monde qu’elle est préparée et prête à faire face à tous les défis des maladies émergentes et réémergentes, non seulement au niveau de l’Afrique centrale, mais aussi au niveau de tous les continents”, a renchéri le ministre de la Santé publique, Dr Eteni Longondo.
Le numéro un de la Santé a pris l’engagement solennel de veiller à l’utilisation rationnel et appropriée de ce don qui permettra à la RDC d’améliorer la qualité des soins à administrer à la population congolaise.
UN OUTIL POUR PREVENIR DES EPIDEMIES
Saisissant la balle au bond, le Directeur général adjoint de l’OMS a indiqué que ce jour historique restera marqué dans les annales de l’INRB, d’autant qu’il lui permet de disposer d’un laboratoire puissant. Aux dires d’Ibrahima Socé Fall, l’OMS et l’INRB ont beaucoup travaillé ensemble cette année et l’année dernière, en vue de répondre à l’épidémie de la maladie à virus Ebola (MVE) dans l’Est de la RDC.
“En Afrique, fait-il remarquer, il y a une nouvelle épidémie tous les trois jours et cela fait plus de 150 épidémies que l’OMS suit dans ce continent, chaque année. Il est donc important de disposer des ressources nécessaires pour prévenir ces épidémies, les détecter et pouvoir y répondre efficacement. Ce, afin de prévenir l’impact socioéconomique et des décès évitables”.
D’après le Directeur général adjoint de l’OMS, le nouveau laboratoire de l’INRB répond à l’esprit “One Elf” qui renvoie à la santé humaine, à la santé animale et à l’environnement. L’OMS promeut cette approche, parce que plus de 80 % d’épidémies sont des virus ou des bactéries qui passent souvent de l’animal à l’homme.
Le numéro 2 de l’OMS a réitéré l’engagement de son institution à continuer d’accompagner l’INRB, en aidant la RDC dans le renforcement de son système de santé, particulièrement dans la prévention de la santé pour les populations les plus vulnérables.
UN DON EN MEDICAMENTS ESTIME A 5 MILLIONS DE DOLLARS
“Ce projet de réhabilitation de l’INRB, le plus grand laboratoire du pays en charge de la lutte contre les épidémies, dont l’Echange des notes a été signé en mai 2017, a consisté à construire un nouveau bâtiment pour les examens, la recherche ou encore pour la formation des ressources humaines en la matière. Il a consisté également à fournir de nouveaux équipements en faveur de ce centre, pour un montant total d’environ 21 millions de dollars américains”, a révélé dans son allocution l’ambassadeur du Japon en RDC, Karube Hiroshi.
Le diplomate nippon a profité de l’occasion pour remettre à l’INRB, ce même jeudi, des équipements médicaux, d’un montant estimé à 5 millions de dollars américains, dans le cadre de l’aide d’urgence décidée en août dernier. Ces équipements sont fournis afin de permettre de contenir la propagation de la Maladie à virus Ebola (MVE), a souligné Karube Hiroshi.
“Je tiens, dit-il, à signaler que le renforcement du système de santé est l’un de principaux piliers de la politique d’assistance du Japon en RDC. Cet appui servira, d’une part, au renforcement des capacités de ce grand centre, en vue d’apporter des résultats positifs dans le domaine de la recherche sur les maladies infectieuses et permettra, d’autre part, l’amélioration de la structure de lutte sur le terrain pour faire face à la Maladie à virus Ebola”.
Karube Hiroshi a assuré à cet effet que le Japon est toujours déterminé à accompagner la RDC à relever tous les défis sanitaires dans le futur.
CONSIDERER L’INRB COMME UN LIEU STRATEGIQUE
A l’honneur, le Directeur général de l’INRB a émisle vœu de voir le centre de formation implanté devenir le fleuron des recherches, voire un centre d’excellence en virus Ebola en RDC. Pour Dr Jean-Jacques Muyembe, c’est dans ce centre que les chercheurs pourront évaluer l’efficacité des nouvelles molécules thérapeutiques et de nouveaux vaccins.
Retraçant l’historique de l’INRB, le virologue congolais a fait savoir que cette institution est devenue l’outil indispensable pour la recherche, la surveillance biologique et la formation, ainsi que le recyclage des chercheurs. Ce nouveau bâtiment, dit-il, constitue la deuxième extension de l’INRB. Il est composé de trois éléments essentiels entre autres : un centre de diagnostic, un centre de formation et un centre d’essai clinique.
Dr Muyembe a profité de l’opportunité pour formuler des recommandations aux autorités du pays pour assurer le bon fonctionnement de l’INRB. Il a demandé à la Présidence de la république de vite restaurer la paix et l’autorité de l’Etat, afin de favoriser un climat propice à l’émergence de la recherche, socle de tout développement socioéconomique.
A l’Assemblée nationale, le chercheur congolais a sollicité un appui consistant pour doter l’INRB d’un budget conséquent, étant donné que cet institut n’a, jusqu’alors, fonctionné qu’avec l’appui des partenaires, et donc sans le moindre frais émanant du budget de l’Etat congolais.
Dr Muyembe a, par ailleurs, prié le Gouvernement, en particulier la vice-Primature en charge de l’Intérieur de considérer l’INRB comme un lieu stratégique national qui mérite une attention particulière.
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