Défi ou crime de lèse-majesté. Des sources à Kananga renseignent que le Gouverneur du Kasaï Central, Martin Kabuya, aurait organisé lundi 27 janvier, une marche contre le Programme des 100 jours du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette manif en pays lulua, sanctuaire de l’UDPS, et donc bastion de FATSHI est vécu comme un bras de fer que l’autorité provinciale du Kasaï Central a engagé avec le premier d’entre les Congolais. Dans cette tribune que Forum des As publie ci-dessous, un ouest-kasaien dénonce cette posture attribuée à Martin Kabuya tout en listant les réalisations du Programme des 100 jours du Président dans cette partie du pays. FDA
Téméraire, c’est le moins qu’on puisse dire du gouverneur du Kasaï Central. Parachuté dans une province acquise à CACH,Martin Kabuya n’a de cesse de gérer ce bastion de l’UDPS par défi. D’abord, le défi face à la population à qui il a imposé bien des décisions impopulaires au point de battre le record de vitesse du désenchantement de la population. Ensuite avec les fonctionnaires de l’État du plus petit au plus haut gradé qu’il a humilié plus ou moins publiquement. On se rappellera l’épisode des médecins chef de zone de santé démis de leurs fonctions dans la violation totale de la procédure. Que dire des bourgmestres et fonctionnaires de la régie provinciale de recettes. Enfin, Martin Kabuya s’est décidé à s’attaquer directement au premier citoyen du pays en organisant une marche pour dénoncer l’absence des travaux de 100 jours au Kasaï Central. À la différence de l’action actuelle du gouvernement Ilunkamba, les 100 jours sont un signal fort que le président de la République élu a voulu donner indistinctement à la population congolaise. Commanditer une marche contre ces travaux dans le bastion de l’UDPS, c’est frapper Fasthi là où ça fait plus mal.
DE L’IMPLICATION DE MARTIN KABUYA DANS L’ORGANISATION DE LA MARCHE
Les initiés connaissent toutes les tractations qui ont précédé l’organisation de cette marche mais question de permettre au commun de mortel de se faire sa propre opinion sur le véritable instigateur de cette marche, force est de constater que c’est pour la toute première fois depuis qu’il est arrivé à la tête de la province que Martin Kabuya reçoit une marche de protestation jusqu’à boire du petit lait en écoutant la déclaration des marcheurs. Généralement, ordre est donné par le Gouverneur Kabuya d’étouffer ce genre d’initiative dans l’oeuf. Les jeunes de Lucha en savent quelque chose. Pourmoins qu’une telle mobilisation, beaucoup se sont retrouvés derrière les barreaux à l’instar des professionnels de médias du Kasaï Central détenus pour un simple commentaire sur les réseaux sociaux. En plus de cela, l’équipe de communication du gouverneur a réalisé le meilleur filmage de cette marche montée de toute pièce. Comment l’équipe de communication du gouverneur Kabuya pouvait réaliser le reportage sur cette manifestation sans l’aval du gouverneur alors que cette équipe n’a même pas l’autorisation de couvrir les activités du vice-gouverneur Kamukuny lorsque le titulaire est présent ? Il est évident que non seulement Kabuya a commandité cette marche mais en plus, il l’a médiatisé.
LES ERREURS DE KABUYA
La première erreur résulte de couverture médiatique qui met en exergue des écoliers, donc des mineurs, embrigadés dans la marche. Face à l’impossibilité de mobiliser sérieusement dans une ville qui lui est hostile, le gouverneur du Kasaï Central a abusé de son pouvoir en réquisitionnant des écoliers afin qu’ils grossissent les rangs des marcheurs. Et pourtant, il devrait bien savoir que toutes les lois du monde interdisent telle pratique. Du reste, il était aussi facile de voir fleurir une multitude de drapeaux neufs de l’UDPS dans cette manifestation. Ces drapeaux neufs financés par le gouverneur pour le besoin de la cause sont bien l’expression de sa relation compliquée avec le parti du sphinx de Limete, géniteur de Fatshi. Comment ce parti victime d’un braquage politique lors de l’élection du gouverneur de province, marginalisé au sein de l’exécutif provincial et sous la menace permanente de Martin Kabuya pouvait prendre fait et cause pour son bourreau ? Vaste manipulation.
CE QUE MARTIN KABUYA SAIT DES REALISATIONS DE 100 JOURS AU KASAI CENTRAL.
Contrairement à ce qu’il laisse croire le gouverneur est au fait de l’ensemble des réalisations de 100 jours .En 7 points elles peuvent être présentées de la sorte:
1. La réfection totale de 3 écoles à savoir, Institut MULUDIKI, E.P. LAMA Bantu et E.P. Batangile Kumpala ;
2. Le forage de 7 fontaines d’eau potable et installation des réseaux de distribution ;
3. L’arrivage à Kananga de 2 bacs, dont 1 déjà installé et opérationnel à Luiza par lui-même le Gouverneur et qui, pendant ce temps, continue à bloquer l’installation du 2ème bac qu’il cherche à détourner vers Tshimbulu à des fins propagandistes personnels.
4. La réhabilitation du Générateur 1 de la SNEL ;
5. Les travaux en cours de réhabilitation de l’usine de captage et pompage d’eau de Kananga et de Demba ;
6. Les travaux de réhabilitation des tronçons routiers Kananga – Lac Munkamba, Kananga – Kamuesha et Kananga – Kalamba Mbuji par la Société CREEC 7, chassée du reste de la ville par le Gouverneur pour freiner la réalisation desdits travaux ;
7. Les 300 maisons préfabriquées déjà arrivées à Luanda dans 167 containers et pour lesquelles, le Gouverneur détient tous les documents d’importation, de transport et d’exonération par la DGDA.
Par contre les marcheurs sous la bénédiction de Kabuya ont laissé entendre dans leur déclaration que le programme intérimaire des 100 jours du Chef de l’Etat prenait en compte des travaux lourds du barrage de Katende. Ce qui est totalement faux. La reprise de ces travaux est à l’ordre du jour des pourparlers entre le gouvernement de la RDC et celui de l’Inde.
L’APPRENTI SORCIER
Vieux comme le temps, ce récit de l’apprenti sorcier qui finit par déclencher une réaction qui le dépasse devrait inspirer le gouverneur Martin Kabuya. Alors qu’il est en porte-à-faux avec presque toute la province, voilà qu’il s’invite maladroitement dans la manipulation politicienne avec ce que cela comporte comme risques. On a bien vu que le naturel est revenu au galop parmi les marcheurs qui ont commencé à invectiver le commanditaire de la marche et sa gestion calamiteuse de la province.
Martin Kabuya a franchi la ligne rouge en s’attaquant à Fatshi. Mais le Chef de l’État n’aura certainement pas le temps de s’occuper des choses basses, Martin Kabuya risque de voir son sort réglé au niveau de la province même.
acturdc.com