Le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Gilbert Kabanda et le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, ont présenté officiellement hier mardi 27 décembre le Document de Politique de Défense de la République démocratique du Congo. A l’occasion, le service militaire obligatoire pour les finalistes d’écoles secondaires était retenu comme l’un des piliers du système de défense de la RDC.
« Le service militaire obligatoire pour la jeunesse congolaise sonne comme une urgence vitale pour la nation, particulièrement à cette époque-ci », a décrété le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants.
Pour Gilbert Kabanda Kurhenga, ce service « permettra à la fois de réduire sensiblement, voire d’éliminer, la formation des groupes armés florissants dans l’Est et dans le Sud ainsi que du phénomène « Kuluna » et de constituer une force armée jeune et motivée pour la défense de la patrie », explique le ministre de la Défense.
CURRICULUM SCOLAIRE DE L’ECOLE DES CADRES
Outre le service militaire obligatoire pour les finalistes d’écoles secondaires, Gilbert Kabanda évoque également l’instauration d’un curriculum scolaire de l’ « Ecole des Cadets » pour ceux des jeunes congolais ayant la vocation de militaire.
Ce n’est pas tout. L’option d’un service militaire contractuel d’une durée déterminée par la loi pour certains cadres techniques et scientifiques et nationaux dont la défense a impérativement besoin est également envisagée. Le service militaire contractuel de 5 à 7 ans pour ces cadres (ingénieurs, médecins, agronomes, pharmaciens, chimistes, physiciens, biologistes, etc.) permettra à la Défense de disposer suffisamment de cadres particulièrement pour son industrie militaire, ses services de secours à la population en cas de catastrophes, ses hôpitaux et ses recherches scientifiques et technologiques.
D’après le ministre de la Défense, la stratégie de contrat à temps limité est motivée par le constat selon lequel la plupart des cadres techniques et scientifiques, tout en étant intéressés par le service militaire, ne sont pas enclins à faire carrière dans l’Armée.
UNE DEFENSE A LA FOIS DISSUASIVE ET PERSUASIVE
La mise en œuvre de la politique de défense devra se faire dans un cadre logique des 6 fonctions stratégiques classiques que sont : la connaissance, la prévention, l’anticipation, la dissuasion, la protection et l’intervention.
Le gouvernement estime que 62 ans après son accession à la souveraineté nationale et internationale, il est plus temps que la RDC se dote d’une politique « robuste, clairement définie et énergiquement conduite pour s’assumer en tant que Nation réellement indépendante en s’octroyant le principal instrument de cette indépendance, c’est-à-dire une défense à la fois dissuasive et persuasive, qui lui garantisse une sécurité et une paix stables dans le temps et dans l’espace ».
A la lumière des expériences du passé, toutes révélatrices de la faiblesse traditionnelle de la défense congolaise face aux agressions aussi bien internes qu’externes, le gouvernement estime qu’il faut impérativement appliquer, au propre comme au figuré, l’adage selon lequel « Qui veut la paix prépare la guerre ».
OBSERVANCE DE 10 CONDITIONS ESSENTIELLES
Et selon le ministre de la Défense, préparer valablement la guerre dans un pays aussi vaste avec toutes ses caractéristiques et implications géostratégiques et socio-économiques exige l’observance de dix conditions essentielles : « des chefs militaires nantis d’une éthique et d’une déontologie professionnelle élevées et couplées à une bonne formation technique et scientifique militaire ; des troupes bien formées, entrainées, et en nombre suffisant ; une logistique et des finances à la hauteur de l’opération ; une opération civilo-militaire (alliance armée-peuple) ; une défense civile performante ; une bonne diplomatie de défense techniquement animée par des officiers maitrisant à la fois les langues française et anglaise ainsi que l’informatique… ».
Gilbert Kabanda insiste, « la politique de défense devra veiller en permanence à la réalisation de ces conditions et préalables ».MONTEE EN PUISSANCE DE L’ARMEE
Le ministre de la Communication et Médias a salué le bien-fondé de ce document de politique de défense de la RDC. Patrick Muyaya s’est réjoui de l’engagement du gouvernement sur la question sécuritaire pour construire la défense du pays. « On n’a jamais été dans un schéma positif pour la relance de notre armée (…) La montée en puissance de notre armée est un point sur lequel nous travaillons », a-t-il déclaré.
Patrick Muyaya a en outre plaidé pour que les objectifs coulés dans ce document soient compris par toute la population.
« L’un des objectifs, c’est aussi d’attirer l’attention des Congolais. L’autre objectif est d’améliorer qualitativement le rapport entre les hommes en uniforme et la population », a conclu le Porte-parole du Gouvernement./mediascongo.net
