Le cri de détresse des déplacés de Goma : « Nous voulons juste rentrer chez nous, éloignez le M23 de nos villages »

La Fondation Hirondelle a organisé, mercredi 22 mai, à Goma, un débat public autour du thème « Situation des déplacés : quels besoins pour quelles solutions ? »

Déplacés, représentants d’organisations nationales et internationales, membres de la société civile et autres habitants de la ville y ont pris part. À travers le Studio Hirondelle RDC, la Fondation Hirondelle a proposé un dialogue autour des différents défis auxquels font face les personnes déplacées autour de Goma et sur l’ensemble du Nord-Kivu.

Le panel était composé de Prisca Luanda Kamala, conseillère principale du Gouverneur du Nord-Kivu en charge des affaires sociales et humanitaires, Elie Bahati, secrétaire du comité des déplacés autour de Goma, et Melissa Kikomba, assistante de coordination de l’association Sauti ya Mama Mukongomani. Les panelistes ont répondu aux questions de deux journalistes du Studio Hirondelle RDC et à celles du public.

Les besoins des déplacés ont été exprimés par des déplacés eux-mêmes et par d’autres habitants dans la salle. Il s’agit notamment de l’accès à l’eau potable, de la prise en charge sanitaire, de l’éducation des enfants, de la sécurité, et de la protection contre les violences basées sur le genre.

« Il y a des humanitaires qui arrivent dans les camps des déplacés, mais ils ne parviennent pas à atteindre tout le monde. Parce que nous avons beaucoup de ménages. Le grand souci que nous avons est de rentrer chez nous, retirez les terroristes du M23 de nos villages pour que nous puissions rentrer chez nous et reprendre notre vie quotidienne », a plaidé Elie Bahati, secrétaire du comité des déplacés autour de Goma.

Pour Prisca Luanda Kamala, conseillère principale du Gouverneur du Nord-Kivu en charge des affaires sociales et humanitaires, le gouvernement suit de près la situation des déplacés. « Nous avons un cadre où nous nous réunissons avec tous les partenaires humanitaires. Je sais que les besoins sont multiples, mais nous faisons de notre mieux pour essayer de soulager tant soit peu cette population. Parce que, comme vous le savez, le besoin le plus ultime est le retour de la paix », a-t-elle déclaré.

Parmi les problèmes soulevés par les déplacés figurent les violences sexuelles et celles basées sur le genre dont ils sont victimes, d’où la mobilisation de plusieurs acteurs œuvrant dans le domaine. « Il y a beaucoup de femmes qui sont victimes de viols, mais avec tout ce qu’il y a comme conceptions culturelles, il y en a qui ne dénoncent pas, qui craignent d’être rejetées par leurs communautés, leurs maris. Mais grâce aux sensibilisations, elles continuent à dénoncer », a expliqué Melissa Kikomba, assistante de coordination de l’association Sauti ya Mama Mukongomani (Ndlr : La voix de la femme congolaise).

La province du Nord-Kivu compte à ce jour plus de 3 millions de déplacés suite à la guerre d’agression qu’impose à la RDC son voisin, le Rwanda, sous couvert du M23. Selon les humanitaires, la crise humanitaire due à cette guerre nécessite plus de 2 milliards USD et la mobilisation à ce jour est de moins de 20 % des fonds.

/actualité.cd

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