De sources concordantes, en moins de deux semaines, l’Union africaine, le Royaume-Uni et les États-Unis ont dépêché des émissaires en République démocratique du Congo pour rencontrer Joseph Kabila. Le but recherché : tenter de convaincre l’ancien président de la RDC, pour qu’il accorde plus de marge de manœuvre à son successeur et partenaire de coalition, Félix Tshisekedi.
« L’avis de tempête est passé »
Mais l’ancien porte-parole et ministre de la Communication et des Médias du gouvernement Kabila, Lambert Mende Omalanga, élu député provincial dans le Sankuru, a démenti cette information dans une interview accordé à l’agence de presse allemande Deutsche Welle estimant même que les tensions perceptibles au sein de la coalition entre CACH (Cap pour le changement) de Félix Tshisekedi et FCC (Front Commun pour le Congo) de Joseph Kabila se sont dissipées.
« Je pense que maintenant ça se calme puisque le contact entre les 2 partenaires de la coalition a repris normalement sur les questions de gestion du gouvernement. Bref, l’avis de tempête est passé… pour l’instant ».
« On ne se pas marier pour les autres mais d’abord pour nous-même »
Malgré ses remous dans le couple FCC-CACH, l’ancien porte-parole du gouvernement reste néanmoins convaincu que cette coalition a de l’avenir et ira à son terme. « Le mariage FCC-CACH a été conclu pour aller à son terme puisque telle est la volonté du peuple congolais qui a donné une majorité présidentielle à l’un et une majorité parlementaire à l’autre… Je ne vois pas pourquoi cela gênerait d’autres personnes. »
Et d’ajouter, « Je pense que le mariage que conduisent l’attelage congolais FCC-CACH concerne d’abord les Congolais avant même de concerner les partenaires du Congo. On ne se pas marier pour les autres nous nous sommes mariés pour nous-même d’abord ».
Pour lui, les derniers incidents notamment sur les incidents des formalités à la douane de N’djili et des passeports de certains cadres ne sont que des tempêtes dans un verre provenant de « mauvais plaisantins » de la DGM qui ne méritent pas que l’on en fasse tout un foin ou que l’on voit cela comme des faits importants.
Pas de tentative de pression envers Joseph Kabila
Concernant les derniers ballets diplomatiques, Lambert Mende considère que ces fait n’ont rien à voir avec les dernières tensions entre le FCC et le CACH mais cela a plutôt avoir avec les intérêts des Occidentaux pour les ressources naturelles dont dispose le pays.
« Ils ont toujours des intérêts dans notre pays – intérêts que l’on connait très bien… Il ne s’agit pas nécessairement des choses qui nous concernent nous Congolais. Ce sont des intérêts qui sont propres à eux et qui sont peut-être sous nos pieds ici mais dont nous attendons faire un commerce mutuel avantageux entre eux et nous ; ce qui est tout à fait normal ».
Et d’ajouter que, selon lui, ces ballets ne sont en rien une tentative de pression envers Joseph Kabila pour qu’il accorde plus de marge de manœuvre à son successeur mais bien parce qu’il est une composante importante de la direction actuelle du pays en sa qualité de chef de la majorité au parlement.
« Je sais qu’ils l’ont vu parce qu’il est une composante de la direction actuelle du pays… Vous savez, il est le chef de la majorité au parlement et je ne sais pas comment on peut établir des relations avec un pays et négliger celui qui contrôle la majorité au Parlement dans un pays qui vit sous un régime parlementaire. Donc ce n’est que tout à fait normal. Je ne pense pas qu’il faille donner à cela [ces visites] la connotation que vous en faites ».
« Les militaires n’appartiennent à aucune formation politique »
Interrogé sur la suspension du général Delphin kahimbi (avant que l’on apprenne son décès), l’ancien porte-parole a tenu à clarifier qu’« il n’était pas dans le secret du commandement de l’armée » mais a tenu à préciser qu’il n’avait pas dans l’armée « des militaires favorables au président Kabila et d’autres favorables au président Tshisekedi » puisque « les militaires n’appartiennent à aucune formation politique ».
« L’armée est un corps de la Nation qui a des règles spécifiques. Je ne pense pas que nous avons intérêt à diviser l’armée en officier favorablement à tel ou à tel. Nous avons une armée qui est une armée de métier composée de professionnels ».
Pour l’ancien ministre de la Communication et des Médias du gouvernement Kabila, le changement dans l’armée fait partie du pouvoir d’un président puisqu’il est le Commandant suprême des forces armées de la RDC. « S’il y a des divisions et des tâches, il appartient au Commandant suprême actuel de leur repartir les tâches sans que l’on donne nécessairement une coloration politique à cela… Nous l’avons fait pendant toutes les années de la gestion du président Kabila et nous ne voyons pas pourquoi le président Tshisekedi n’aurait pas le droit de repartir les tâches entre les officiers puisqu’il a les mêmes pouvoirs que ceux qu’exerçait le président Kabila ». DW /Acturdc.com