Il ne s’était pas encore exprimé depuis l’arrêt du 18 novembre dernier de la Cour constitutionnelle se déclarant compétente pour juger un ancien Premier ministre. Un arrêt qui est venu contredire celui d’il y a une année prononcé par la même Cour qui s’était alors déclarée incompétente.
Augustin Matata Ponyo a choisi l’occasion qu’offre la fin de l’année pour pousser un grand coup de gueule face à ce qu’il qualifie d’«injustice flagrante» contre sa personne.
« Je suis victime d’un acharnement politique depuis près de deux ans pour avoir refusé d’adhérer à l’Union sacrée et pour avoir déclaré ma candidature comme président de la République aux élections de décembre 2023 », a tonné l’ancien Premier ministre dans son message des vœux.
Le président du parti Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) est poursuivi pour détournement présumé des fonds du projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, initié alors qu’il était Premier ministre.
L’Inspection générale des finances (IGF), qui a mené une enquête sur ce projet, évoque plus de 28 millions de dollars détournés.
« Je n’ai pris aucun dollar de ce projet», s’en défend-t-il.
« Infraction politique grave »
Pour lui, la Cour constitutionnelle et Cour de cassation sont « instrumentalisées à outrance » par le pouvoir en place pour qui refuser d’adhérer à l’Union sacrée devient une « infraction politique grave. »
Et d’enchaîner :
« De grands voleurs des fonds publics du régime passé et du régime actuel se promènent en toute liberté dans le pays sans être inquiétés… La plupart des milliards… D’autres des dizaines et des centaines de millions… »
Il en appelle à l’intervention du chef de l’État pour mettre fin à l’«injustice flagrante dont je suis victime» et prévient contre « toute action de nature à fragiliser l’unité nationale » en cette période de crise sécuritaire.
Infos.cd