La pandémie de coronavirus aura un impact « à long terme » sur la santé mentale des populations, a averti jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’occasion d’une réunion à Athènes de ministres et responsables de la Santé.
« De l’anxiété liée à la transmission du virus, à l’impact psychologique des confinements et de l’auto-isolement, aux conséquences liées au chômage, aux difficultés financières et à l’exclusion sociale, (…), tout le monde est affecté d’une manière ou d’une autre », estime l’OMS, dans un communiqué.
La pandémie aura un « impact à long terme et d’une grande portée », prévient l’organisation.
« Nous parlons d’un composant-clé de notre santé. Il requiert une action maintenant » des gouvernements, a exhorté le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à l’ouverture à Athènes d’un forum de deux jours des ministres de la région Europe de l’OMS, qui inclut 53 pays.
« Nous devons parler ouvertement de la stigmatisation qui accompagne la santé mentale », a-t-il ajouté, en présence d’une dizaine de ministres, les autres suivant la rencontre par visioconférence.
Pour Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, « il n’y a aucune excuse pour prendre du retard ».
L’OMS estime que « ce n’est pas juste la contamination, ou la peur d’être contaminé qui a affecté la santé mentale de la population ».
Mais « le stress procuré par les inégalités socio-économiques et les effets de la quarantaine, du confinement, de la fermeture des écoles et des lieux de travail ont eu des conséquences énormes », souligne encore l’OMS.
« La pandémie a secoué le monde. Plus de quatre millions de vies ont été perdues dans le monde, des revenus ont été détruits, des familles et des communautés ont été séparées, des entreprises ont été mises en faillite… », rappelle le directeur de l’OMS en Europe, Dr Hans Kluge.
« La santé mentale et le bien-être doivent être perçus comme des droits humains fondamentaux », poursuit-il, en appelant les Etats à repenser l’accès aux soins.
Parmi les recommandations de l’OMS figurent le renforcement des services de santé mentale de manière générale, l’amélioration de l’accès aux soins via le numérique, l’augmentation des services de soutien psychologique dans les écoles, les universités, sur le lieu de travail et pour les personnes travaillant en première ligne dans la lutte contre le Covid-19.
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