Kinshasa – des fous avec des matériels d’espionnage : des enquêtes approfondies s’imposent

Des unités du Commissariat provincial de la police, déployées à travers la ville, sont à pied d’œuvre pour la « traque de détraqués mentaux » qui pullulent ces temps derniers à Kinshasa. Plus de 200 fous appréhendés jusqu’ici, c’est à peine croyable. Pourtant, on est encore au début de cette campagne qui a de longs jours devant elle et promet d’autres surprises plus bouleversantes. On ne peut que pour l’instant, s’étonner que la capitale puisse abriter autant d’êtres humains n’ayant plus leurs facultés mentales en éveil.

Et c’est au cours de cette même période, curieusement, à l’approche des festivités de fin de l’année, que les grandes artères nous dévoilent la divagation des fous d’un genre particulier. Vêtus de guenilles, quelques fois très propres, l’épaule droit surchargée d’un sac contenant, tenez-vous bien, des revolvers en bon état de marche avec chargeurs garnis de cartouches de calibre 9 millimètres. Même si la carcasse laisse entrevoir quelques traces de rouille, ne vous méprenez pas. Ces armes tuent si on les utilise.

Pour en ajouter à ces surprises, certains sacs usagés trouvés sur ces «  suspects » contenaient des téléphones portables, des walkies-talkies, ainsi que des devises. Un matériel d’espionnage ou autre  pouvant servir à cet usage. Pas de petites coupures, mais de billets à valeur faciale élevée. C’est ici que les spécialistes perdent leur latin, devant cette catégorie de détraqués mentaux dont on ne parvient pas à s’accorder sur la définition exacte. Sont-ils fous s’ils savent manier à perfection un revolver ? S’ils savent pointer une cible et faire mouche au premier coup tiré. Qui sont-ils réellement s’ils ne sont pas des tireurs d’élite ? Ils peuvent même nous surprendre en tournant le dos à l’objectif et atteindre la cible sans tâtonnements, ni hésitation.

Pour le commun des mortels, nous sommes là devant une nouvelle typologie de détraqués mentaux sortis subitement des ghettos de la capitale. Le week-end dernier, comme il convient de le rappeler, un de ces détraqués mentaux neutralisé par des jeunes garçons à Yolo Mabanga, puis récupéré par les éléments du Groupement mobile d’intervention, détenait sur lui  deux armes défensives. Dans un coin de son sac, quelques huit billets de 100 dollars américains ayant cours légal. Tous ces effets montrent que le faux fou avait ses esprits en place, sachant utiliser des armes et des billets de banque.

L’opinion qui ne s’explique pas la recrudescence de ces cas de «  faux fous » dans la ville, attend des réponses claires aux nombreuses questions que la rue se pose. Qui sont ces personnes suspectes ? D’où viennent-elles et quel est leur nombre exact ? Comment sont-elles organisées ? A quelle organisation sanitaire ou criminelle appartiennent-elles ? Qui en sont les dirigeants ? Qui finance la campagne et qui leur distribue le matériel d’espionnage dont des walkies-talkies et des téléphones portables ? D’où proviennent les armes saisies sur elles ? Quelles sont les activités qu’ils envisagent de mener dans la ville de Kinshasa, en cette fin d’année ?

Le Commissariat provincial de la police devrait être en mesure d’éclairer l’opinion sur le mystère de ces suspects appréhendés dans plusieurs coins de Kinshasa. Car, si rien n’est révélé, cela risque d’accroître les inquiétudes de Kinoises et Kinois.

Le Phare/Acturdc.com

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