Katumbi et Kabila: de l’inimitié à la réconciliation

Le candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023, Moïse Katumbi s’est exprimé sur sa relation avec le Président honoraire, Joseph Kabila Kabange.

En effet, depuis 2015 et le départ de Moïse Katumbi du PPRD, formation politique de Joseph Kabila, les deux anciens alliés étaient à couteaux tirés. A cette époque, Moïse Katumbi est persuadé que le président Kabila veut briguer un troisième mandat, pourtant interdit par la Constitution. L’ancien gouverneur à qui l’on prête des intentions de briguer la présidence se serait bien vu en dauphin du Raïs, mais il préfère quitter le navire et présenter sa candidature à la présidentielle de 2016. Une décision qui lui vaut l’ire du Président Kabila.


Moïse Katumbi se voit aussitôt poursuivi par la justice pour « atteinte à la sûreté de l’État », après avoir soi-disant recruté des mercenaires américains. Puis, il a été condamné par contumace à trois ans de prison dans une affaire de « spoliation immobilière ». Un acharnement judiciaire qui le pousse à l’exil.

Le calumet de la paix: poignée de main entre Kabila et Katumbi

En guerre ouverte depuis huit ans, les deux ennemis d’hier s’étaient affichés ensemble, tout sourire, lors d’un forum à Lubumbashi initié par l’archevêque du chef-lieu de la province cuprifère du Haut-Katanga, Mgr Fulgence Muteba. Et pourtant, réunir Joseph Kabila et Moïse Katumbi dans la même pièce relevait de l’improbable. Parvenir à leur faire échanger une accolade, en public de surcroît, semblait quasiment impossible. Contre toute attente, cette scène a lieu dans la matinée du 22 mai 2022 en la cathédrale Saint Pierre et Paul de Lubumbashi.


Au cours d’une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, le président national d’Ensemble pour la République a relevé le contenu de l’échange avec l’ancien Président Joseph Kabila.

« Nous avons rompu en 2015, et nous n’avions eu aucun contact jusqu’en mai dernier, lors du dialogue inter-katangais. C’est l’archevêque Fulgence Muteba qui en est l’initiateur. Il estimait que nous devions être prêts pour la réconciliation entre Katangais. Mais je ne savais même pas que l’ancien président serait présent le dernier jour de cet événement. D’ailleurs, je portais une chemise. Si j’en avais été informé, j’aurais mis un costume, par respect. L’évêque a dit que nous devions nous donner la main. Je suis un chrétien, j’ai donné la main. C’était sincère, il n’y avait aucune arrière-pensée politique », a dit Moïse Katumbi.

A en croire ses propos relayés par Jeune Afrique, Kabila lui aurait demandé d’oublier le passé pour l’intérêt de la Nation.


« Je m’en rappelle très bien. Joseph Kabila m’a dit : Gouverneur, oublions le passé et pensons à l’avenir de notre pays. Le passé, c’est le passé. Il y a eu beaucoup de mensonges. Je lui ai répondu : Monsieur le président, si on s’est serré la main, c’est pour que le Congo puisse aller de l’avant », a-t-il fait savoir.

Il faut aussi dire que l’ancien gouverneur du Katanga qui a annoncé sa candidature à la présidentielle de décembre 2023 après avoir rompu avec Félix Tshisekedi, n’écarte pas la possibilité d’une coalition avec l’ancien président, autorité morale de la plateforme de l’opposition, Front Commun pour le Congo (FCC).

« Mais si un jour nous devons nous voir, nous le ferons. Joseph Kabila est un frère », a-t-il martelé MK./mediascongo.net

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