Kagame veut contrôler les élections

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Alors que ses supplétifs du M23 et des éléments de l’armée rwandaise occupent toujours une partie du territoire congolais dans le Nord-Kivu, Paul Kagame veut visiblement prendre le contrôle du processus électoral en cours en République démocratique du Congo. C’est ce qui ressortirait de la tentative de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à auditer le fichier électoral.

Dirigée par l’ancienne cheffe de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, l’OIF ne s’est pas comportée en amie de la RDC face à l’agression rwandaise (Lire à ce sujetCrise rwando-congolaise : L’OIF choisit son camp ).

Elle s’est, en revanche, précipitée pour se pointer parmi les organisations candidates à réaliser l’audit du fichier électoral.

A cet effet, le représentant de l’OIF pour l’Afrique centrale, Alphonse Waguena, a été reçu par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima, le 24 avril dernier.Officiellement, sa mission à Kinshasa est d’échanger avec les différentes parties prenantes au processus électoral. Mais de sources bien introduites renseignent que l’Organisation internationale de la Francophonie veut auditer, comme en 2018, le fichier électoral.

En français facile, cette organisation internationale dirigée par la très proche collaboratrice de Paul Kagame, Louise Mushikiwabo, dont le pays continue à agresser la République démocratique du Congo, veut avoir accès au rapport détaillé de la CENI sur le processus électoral, contenant notamment la liste, la localisation et le nombre des électeurs enrôlés.

Lambert Mende dit non

Interrogé sur la question, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a renvoyé la balle à la CENI, non sans mettre en exergue la souveraineté du pays.

« Vous demandez si par par souveraineté, nous allons accepter que ce fichier soit audité par l’OIF ou pas ? Rappelez vous d’abord qu’au moment où le processus commence, la CENI fait appel à tous les témoins, elle veut que tout le monde puisse voir le travail qu’elle fait, que ça soit les acteurs pro pouvoir, que ça soit les acteurs de l’opposition, que ça soit la société civile, que ça soit les organismes internationaux. Ils ont le droit de venir et nous accompagner mais à la fin selon la demande qui est faite par ses différents acteurs parce-que rappelez vous justement même pour les élections passées, toute la demande qui avait été faite sur l’audit du fichier, il n’y avait pas que l’OIF, il y avait plusieurs organismes qui étaient là et la CENI décide de l’éligibilité de l’organisme qui peut venir auditer son fichier », a-t-il expliqué, mercredi 26 avril 2023, au cours d’une émission consacrée à l’an 2 de son gouvernement.

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