L’interview du président angolais Joâo Lourençõ sur France 24 le week-end dernier est la dernière preuve de l’agression rwandaise contre la République démocratique du Congo. Le chef de l’État angolais croyait bien faire en affirmant que son homologue Paul Kagame était de bonne foi, il ne réalisait pas qu’au même moment, il le livrait au monde comme principal maître du groupe terroriste M23.
Le président angolais João Lourenço est un fin stratège. Sa dernière communication sur la crise sécuritaire en République démocratique du Congo a fini par stabiliser tous les soupçons selon lesquels « c’est Paul Kagame le créateur et principal commandant-propriétaire du M23 ».
Lourenço va ainsi griller son partenaire en affirmant que : « le M23 respecte le cessez-le-feu. Malheureusement, l’étape suivante, le cantonnement du M23, ne s’est pas encore déroulée. Mais elle ne dépend pas que du M23, elle dépend aussi de la RDC », a-t-il affirmé. Le président angolais va ouvrir la boîte de Pandore en attribuant très innocemment la paternité du M23 à son homologue Paul Kagame. « Nous n’avons aucune raison de nous plaindre du Rwanda. C’est Kagame qui, à ma demande, nous a mis en contact avec les chefs du M23 qui sont venus à Luanda. Nous n’avons rien à reprocher à Kagame », expliquera très candidement Joâo Lourenço. Des propos qui culpabilisent très officiellement le chef de l’État rwandais. Ainsi, point n’est plus besoin de fouiller dans les massacres à grande échelle administrés aux populations congolaises par les troupes criminelles du M23. L’auteur intellectuel et principal commanditaire de la guerre meurtrière du M23 est bel et bien Paul Kagame. Même le président angolais insinue qu’il n’y aura plus d’affrontements entre Kinshasa et Kigali. « Je ne pense pas qu’il y aura une guerre entre le Rwanda et la RDC. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter cela », dira-t-il.
L’Angola devait envoyer un contingent militaire dans l’est de la RDC pour assurer la sécurité dans les zones de cantonnement du M23. « Quand les conditions de sécurité sont réunies, ce sera le cas », a annoncé Joâo Lorenço. Pour lui, il faut être optimiste et se baser sur le principe selon lequel le M23 tiendra ses engagements. La situation dans la région des Grands lacs est encore préoccupante. Étant une force sous-régionale, l’EAC s’est avérée être une caisse de résonance de certains pays membres. À l’exception du Burundi, dit-on. Car, lui seul (le Burundi) semble bien appliquer les intentions de la RDC sur sa guerre contre le M23. L’EAC représenterait les ambitions occidentales de balkanisation de la RDC, crie un activiste pro-démocratie. En revanche, la SADC représenterait les ambitions des pays membres du Brics, ce qui veut dire que l’influence entre les deux blocs s’invite à ciel ouvert en République démocratique du Congo.
Malgré les assurances de Lourenço, le Rwanda est sur le pied de guerre
Patrick Ricky Paluku, défenseur des droits humains et coordonnateur provincial de la Véranda Mutsanga Nord-Kivu, une organisation de la société civile, affirme que le M23 compte relancer les hostilités sur tous les fronts pour imposer une négociation directe avec Félix Tshisekedi. L’activiste lance un appel à la vigilance à tous les Congolais et met en garde l’ONU qui aurait donné l’ordre de délocaliser tous les Wazalendo (résistants d’autodéfense locale) vers Kitona sous prétexte d’une formation du corps des réservistes des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). « En réalité, l’objectif est de baliser le terrain pour faciliter aux terroristes du M23-Rwanda de réussir leur plan d’attaque de contrôle des villes de Goma et Sake afin d’imposer au gouvernement congolais des négociations directes avec l’ennemi envoyé par Paul Kagame pour massacrer les Congolais et tenter de trouver un espace pour installer les faux congolais réfugiés au Rwanda », dénonce-t-il.
Le plan serait sur le pont d’être mis à exécution avec la complicité de certains hauts officiers des FARDC présents à Goma via Sokola, indique ce mouvement citoyen. « Nous appelons ainsi toute la population à plus de vigilance et à se tenir prête à participer massivement aux manifestations populaires pour dénoncer ce plan contre la RDC », explique Ricky Paluku. À l’occasion de ces manifestations populaires projetées, un message selon lequel “le peuple congolais ne cédera jamais au plan diabolique de balkanisation de la RDC” sera envoyé au gouvernement congolais et à l’ONU./mediascongo.net