Condamné au mois de juin dernier à 20 ans de prison par le Tribunal de Grande Instance de Gombe, solidairement avec Vital Kamerhe, dans le dossier du détournement de 57 millions de dollars américains libérés par le Trésor public dans le cadre du programme des 100 jours du Chef de l’Etat, Samih Jammal affiche, depuis un certain temps, la nette volonté de vouloir se démarquer de son compagnon d’infortune. C’est ce que les observateurs retiennent du discours et des démarches d’un de ses avocats, qui a dernièrement saisi la justice par lettre, de la manière la plus officielle qui puisse être, avec copies au Président de la République ainsi qu’à plusieurs personnalités tant politiques que judiciaires.
Dans cette correspondance, il fait un terrible aveu, lequel tranche avec les dénégations de son client et de ses autres avocats devant le prétoire, lors du procès de cet homm ses co-accusés, à savoir Vital Kamerhe et Jeannot Muhima, organisé en plusieurs audiences foraines à la Prison Centrale de Makala. En effet, contrairement à tout ce qui avait été dit devant les juges de première instance, ledit avocat a révélé que son client n’aurait touché que 3% du montant débloqué par le Trésor public pour les maisons préfabriquées, dont la construction lui avait été confiée.
Dans cette même lettre, cet avocat réaffirme la détermination de Samih Jammal de remplir pleinement la mission à lui confiée mais réclame d’être, cette fois, effectivement et correctement payé.
Toute personne lucide peut constater que cette révélation pose problème. S’il est effectivement vrai que monsieur Jammal n’aurait perçu que 3% des 57 millions de dollars américains alloués à l’achat, au transport et à l’installation des maisons préfabriquées, par quelle poche seraient alors passés les 97% manquants jusqu’à ce jour ?
La deuxième interrogation concerne les maisons préfabriquées elles-mêmes, lesquelles se trouveraient en Tanzanie, en Angola et même ailleurs à travers le pays, et qui ont fait l’objet, mardi dernier, d’une réunion spéciale à la Primature. Ces maisons préfabriquées doivent-elles être considérées comme une propriété de l’Etat congolais, qui avait déjà déboursé 57 millions de dollars américains pour leur acquisition, où appartiennent-elles à Samih Jammal, qui les aurait acquises à crédit, ce qui justifierait la requête de son avocat exigeant qu’il soit dûment payé par le gouvernement congolais ?
Au regard des textes qui régissent le secteur des marchés publics en République Démocratique du Congo, le paiement ainsi exigé serait le second du genre dans ce dossier des maisons préfabriquées, ce qui devrait porter la facture révisée à 114 millions de dollars américains, à charge du Trésor public congolais. D’où l’obligation, pour le gouvernement d’expliquer à l’opinion tant nationale qu’internationale, les tenants et aboutissants de ce dossier. Car, il faut éviter des initiatives qui n’auraient pour objectif réel que de tirer les détourneurs et autres corrupteurs des griffes de la justice.
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