Revue de presse du lundi 30 novembre 2020
Les journaux de Kinshasa commentent dans tous les sens, ce lundi 30 novembre, l’arrestation et la condamnation de Barnabé Milinganyo, président national du Rassemblement des leaders congolais.
Le tribunal de paix de Ngaliema siégeant en matière de flagrance condamne samedi tard dans la soirée, le prévenu Barnabé Milinganyo à trois ans de servitude pénale et au payement d’une amende de deux millions de francs congolais. Deux faits retenus par le ministère public à charge de cet ancien Kadogo (enfant soldat) : la menace de mort et offense au Chef de l’État. Le tribunal a, à cet effet, ordonné son arrestation immédiate, rapporte depeche.cd.
Avant le prononcé de ce jugement, poursuit le site, la défense de Barnabé Milinganyo Wimana a plaidé non coupable pour son client tout en sollicitant la protection du tribunal et le retrait des propos. Barnabé Wimana a ensuite présenté des excuses à l’endroit du Chef de l’Etat et auprès de Joseph Kabila pour le désagrément.
Mais, explique actualite.cd, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) condamne les propos de Barnabé Wimana, salue l’action de la justice et l’appelle à se saisir aussi d’autres faits similaires. En tout cas, le BCNUDH « rappelle depuis plusieurs mois aux acteurs politiques et leaders d’opinion que les messages incitatifs à la haine et à la violence ainsi que les menaces de mort sont incompatibles avec la liberté d’opinion et d’expression ».
« Barnabé Milinganyo Wimana s’est illustré ces derniers jours sur les plateaux télévisés dans les débats sur la suite à donner aux consultations. Répondant à la question de savoir s’il n’y a ni coalition ni cohabitation, il a répondu comme suit (en lingala): ‘Il y aura peut-être la démission du président? C’est l’unique voie facile. Si le président ne veut pas faire tuer les gens, il faudra qu’il démissionne (…) Alors il deviendra sénateur. S’il ne le fait pas, il sera alors tué par balle’, rappelle le site.
Pour le media en ligne, ce procès a retenu l’attention de milliers des congolais qui ont vu se propager sur les réseaux sociaux les images du prévenu.
Selon, politico.cd, Barnabé Milinganyo a été interpellé ce même samedi à son domicile par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR), après la diffusion sur la toile d’une vidéo dans laquelle il affirme que le chef de l’État aura une balle s’il ne démissionne pas, « Akozwa mbuma… »
« RDC : L’avocat de Barnabé Milinganyo dénonce l’instrumentation de la justice et promet de faire appel dès ce lundi », titre pour sa part 7sur7.cd.
« Lorsque nous avons pris la parole dans notre plaidoirie, nous avons fixé le Tribunal sur la ligne de défense de notre client à savoir : il plaidait non coupable. Parce qu’il estimait tout simplement que le Tribunal pouvait rendre justice. Il est clair qu’il y a des gens qui veulent tout simplement instrumentaliser la justice et faire de la justice un bras répressif d’un camp contre un autre. Nous devons tous éviter que la justice soit sélective. Il faut savoir que les décisions de la justice sont rendues, comme le dit la constitution, au nom du peuple. Il faut éviter d’instrumentaliser la justice et nous allons en appel dans l’espoir que le droit sera dit », a plaidé Me Ngashi Ngashi, cité par le portail.
Radiookapi.net/acturdc.com