Des sources proches de la famille Rawji, patronat de la Rawbank, ont confirmé à Opinion-info.cd l’existence de plusieurs décharges signées par Jules Alingete et son épouse après avoir perçu, en mains propres et à maintes reprises, des centaines des milliers de dollars, au nom de D.A Consulting Office (DACO), cabinet fiduciaire réputé en redressement fiscal.
Au-delà de ces pièces, à la base d’un émoi peu ordinaire dans l’opinion après leur diffusion sur la toile, il existe des mails et conversations enregistrées entre Jules Alingete, l’un des responsables de DACO SARL -entreprise d’expertise comptable et fiscale-, et ses clients qui se comptent parmi les banques, les sociétés d’investissement, les sociétés de gestion, les entreprises d’assurance, etc.
Ces sommes d’argent, comme le démontrent les décharges signées, sont perçues à chaque échéance fiscale par DACO qui négociait « à la baisse » la TVA pour le compte de ses clients devant l’État congolais.
Les dénonciations faites par la structure dénommée Surveillance des finances publiques, ont poussé le procureur général près le parquet général de Kinshasa-Matete, Sylvain Kaluila, à ouvrir des enquêtes avant d’interpeller Jules Alingete.
Le procureur cherchait à savoir comment des sommes aussi exorbitantes pouvaient être perçues en mains propres par les responsables de DACO SARL contre la législation en vigueur.
Un comportement qui frise le blanchiment des capitaux, tant la loi congolaise, d’une manière aussi limpide, interdit de procéder à une transaction financière égale ou supérieure à 10.000 dollars en dehors du circuit bancaire.
De quoi renforcer des suspicions sur le blanchiment des capitaux, une infraction condamnable par le Code pénal et la loi n°4-016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.
Après une brève interpellation au parquet de Matete, Alingete a été relâché.
« Ces documents balancés aujourd’hui ont été à la base de l’interpellation de Jules Alingete et de son épouse au parquet de Matete en 2022, dossier jusque-là sans suite », affirme une source judiciaire, sans forces détails sur le sort réservé à cette affaire.
Il faut signaler que ces paiements empochés sont antérieurs à la fonction de l’inspecteur général-chef de service qu’occupe Jules Alingete depuis juillet 2020.
/opinion-info.cd