À l’issue de la plénière de ce jeudi 23 avril, Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, a fait court à ce qui se murmure tout bas. « La démocratie congolaise doit respirer en toute normalité. En outre, il nous semble vital de taire nos égos, de dépasser nos querelles du microcosme politique, d’éviter de voir des conflits et des querelles partout ».
Mais de qui parle-t-elle ?
Pas plus que deux semaines, les deux têtes du parlement, Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda, respectivement président du Sénat et présidente de l’Assemblée nationale, ont qualifié l’État d’urgence sanitaire décrété par le Chef de l’Etat d’anti-constitutionnel. Du coup, des analyses ont fusé de partout, pointant du doigt accusateur le FCC et Thambwe Mwamba d’avoir créé une crise institutionnelle. Dans la mesure du droit, si le Chef de l’Etat avait violé la constitution en décrétant l’État d’urgence sanitaire, une procédure de destitution aurait été envisageable si la Cour Constitutionnelle n’avait pas sauvé la peau de Félix Tshisekedi.
L’on sait bien comment le président intérimaire de l’UDPS, Jean-Marc Kabund a perdu les pédales en donnant un montant erroné que coûterait la tenue d’un congrès. Tout cela, avec peur au ventre de voir Félix Tshisekedi destitué. Si le Président a signé une ordonnance selon laquelle le congrès devrait se tenir séparément avec plus de 20 personnes, les propos de Jeanine Mabunda ont un sens. Cette semaine, les deux autorités de la coalition FCC-CACH, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, se sont rencontrées pour s’entretenir autour de la solidarité à engager dans la lutte contre le covid-19 en RDC. C’est là, la place des propos de Jeanine Mabunda, parce que si elle s’entraînait dans les propos politiques de son collègue Thambwe, ce serait déranger l’ordre entre Félix et Joseph Kabila.
Lévi Kilungulungu/Acturdc.com