Face aux menaces quasi permanentes et imminentes de l’Alliance du fleuve Congo du Mouvement du 23 mars, AFC/M23 sur l’Ituri, le lieutenant-général Luboya N’kashama Johnny, gouverneur militaire de cette province sous état de siège depuis plus de 3 ans, se dit prêt à toute éventualité.
Dans une séquence audio largement relayée sur le réseau social WhatsApp par des proches membres de l’administration spéciale en Ituri et consultée par buniaactualite.cd ce vendredi 06 septembre 2024, Luboya prévient Corneille Nangaa, leader de l’AFC.
« Vous avez suivi vous-mêmes le message de Nangaa…. Il a dit : mes frères ituriens, attendez-moi, je vous arrive. Nangaa, tu n’as pas de frères ici. Ici, il n’y a que des Congolais, des Ituriens qui sont tous ensemble. Vous venez avec des étrangers et vous dites : mes frères. Vous n’avez pas de frères ici, vos frères sont ceux avec qui vous êtes là, restez avec eux. Donc, nous sommes prêts à répondre à toute éventualité », a dit, d’un ton ferme, l’autorité provinciale.
Luboya N’kashama compte entre autres sur l’unité des communautés ituriennes pour étouffer et vaincre les menaces de Corneille Nangaa. Pour le commandant des opérations, il ne s’agit que d’un simple rêve d’espérer atteindre l’Ituri.
« Et aujourd’hui, nous sommes très heureux parce que nous sommes avec toutes les communautés », se réjouit-il. « Le reste, il (Nangaa) n’a qu’à faire des rêveries, ce n’est pas notre problème », fait-il remarquer.
Depuis quelque temps, de plus en plus de messages dénonçant ou décourageant une présumée collaboration entre certains groupes armés en Ituri, dont Zaïre avec l’AFC/M23, ne cessent de prendre l’ascenseur. Dans cette même démarche, certains acteurs politiques et notabilités se sont vus être arrêtés pour des raisons d’enquêtes.
Des éventuels camps d’entraînement militaires installés en Ituri pour entraîner des jeunes recrutés, présumés membres du M23 seraient même dans certains coins de l’Ituri, a en croire certaines sources. Référence est faite notamment aux premiers résultats d’enquête d’une équipe de la justice militaire juste après les tristes incidents de Tchomia, près du lac Albert, frontalier de l’Ouganda voisin.
Sur les réseaux sociaux et dans des médias, des leaders d’opinion en Ituri développent des stratégies de communication tendant à exhorter les communautés et groupes armés à « tourner le dos » aux offres de l’AFC/M23, considéré comme ennemie numéro 1 de toute la République démocratique du Congo (RDC), car alliée au Rwanda.
Dans l’entre-temps, l’Ituri est toujours confrontée à l’activisme, bien que réduit, du mouvement terroriste ADF, du côté des territoires d’Irumu et de Mambasa. Les groupes armés CODECO, Zaïre… constituent toujours une autre forme de l’insécurité à la population civile, car détenant toujours des armes à feu malgré la signature d’actes d’engagement unilatéral pour la paix et des efforts de l’administration militaire sous état de siège en Ituri.
Au Nord-Kivu, province également sous état de siège comme l’Ituri, outre la cité de Bunagana, le M23 contrôle plusieurs autres localités. Malgré plusieurs tentatives d’un cessez-le-feu ou d’une négociation, la situation reste « inchangée ».
Kinshasa n’a jamais cessé d’accuser Kigali, principalement le Président Paul Kagame, de soutenir le M23 et ses alliés. Tshisekedi attend toujours de fortes sanctions de la communauté internationale sur le régime Kagame pour sa contribution à la déstabilisation de la partie Est du pays.
/acturdc.com