Walendu Bindi, une chefferie du sud du territoire d’Irumu fait la particularité sur certains points majeurs, notamment sur le plan sécuritaire.
Les miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri FRPI semblent y faire la loi à la place de la police ou de l’armée. Cela s’observe ces dernières années, et même sous l’état de siège en Ituri, a constaté Bunia Actualité.
Une confusion sur le plan sécuritaire ?
Les barrières sur différents axes routiers sont plutôt tenues par ces hommes armés, constat de l’un de nos reporters qui a brièvement séjourné dans cette partie du territoire d’Irumu.
Dans le groupement Baviba par exemple, il est rare d’apercevoir les militaires des Forces Armées de la République démocratique du Congo, en dehors de leur camp.
Ce sont plutôt des éléments de ce plus vieux groupe armé en errance et cela le jour comme la nuit dans cette entité.
Sur le tronçon Bavi-Bogoro, l’on dénombre au moins 4 barrières tenues par ces rebelles où les usagers sont obligés de débourser 500Fc avant tout passage.
Même chose sur le tronçon Bavi-Kombokabo.
« On négocie parfois, ils comprennent, mais on leur avait déjà interdit cette pratique dans une réunion communautaire », explique le bureau de coordination de la société civile locale.
Pour éviter une éventuelle infiltration des rebelles ADF et leurs alliés et s’en prendre aux déplacés qui avaient trouvé refuge dans la zone, la milice FRPI avait même établi en juin dernier un point de contrôle spontané à Bukiringi à la limite avec la chefferie voisine de Bahema Mitego.
D’après Gabriel Androzo coordonnateur
de la société civile locale, ces déplacés étaient soumis à un contrôle minutieux de la part des miliciens, avant tout passage, ce qui confirme une “confusion” sur le plan sécuritaire dans une région où c’est l’armée qui est sensée opérer ce genre de contrôle.
Certains réfractaires de la même milice sont parfois accusés d’être impliqués dans des cas de vol de bétails dans les entités voisines, un phénomène qui perdure depuis des années.
Accord avec désaccord ?
Pour rappel, c’est depuis février 2020 que le gouvernement congolais avait signé un accord de paix avec la FRPI pour un début du processus de désarmement, démobilisation et intégration au sein des FARDC.
Jusqu’à ce jour, les miliciens qui avaient accepté de quitter la brousse pour se regrouper dans cette partie de l’Ituri, disent attendre le respect par les autorités de leurs engagements, notamment le vote par le parlement de la loi d’amnistie pour tous les crimes commis durant les 20 ans de maquis ainsi que la reconnaissance des grades.
Cet accord tant attendu par les populations locales était destiné à restaurer la paix, la sécurité et la stabilisation dans cette partie de la province de l’Ituri.
Cela avait permis le cantonnement de plusieurs centaines d’éléments pour un processus de paix avec l’Etat congolais.
Faute d’une prise en charge adéquate, ils ont pu ériger des points de perception illicites dans la contrée.
Certains circulent avec leurs armes, et tentent de cohabiter avec les services de l’ordre et de sécurité.
L’avènement de l’état de siège n’a pas grandement changé cette situation de cohabitation entre les forces de sécurité et un groupe armé qui s’estime toujours en plein processus de paix./mediascongo.net