Le gouvernement congolais a officiellement réagi 48 heures après l’invasion des militaires de Rwanda defence forces (RDF) sur le territoire congolais dans le groupement de Buhumba (territoire de Nyiragongo) au Nord-Kivu. Le gouvernement, par le truchement de son porte-parole qualifie cette acte « d’incident mineur » et appelle à ne pas « trouver de prétexte derrière ».
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a aussi indiqué que le dossier a été géré diplomatiquement et il est clos.
« Il ne faut pas considérer un incident qui du reste est mineur, qui a été pris en charge. Et donc aujourd’hui, il ne faudrait pas, s’il y a eu un incident comme celui-là, vouloir en faire un casus belli parce que ce sont des choses qui arrivent. Sur le plan diplomatique et sur le plan militaire, nos armées communiquent, je crois que le message est passé, pour nous c’est un incident qui est clos mais il faut avoir à l’esprit même si on avait l’armée la plus forte du monde, pour cet incident-là, on n’allait pas déployer toute l’armada militaire. Lorsque vous avez 9 voisins il y a des incidents de ce type qui arrivent, il ne faut pas chercher là derrière un prétexte pour ceci ou pour cela. L’incident a été clos », a déclaré Patrick Muyaya au cours d’une conférence de presse mercredi.
D’après les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), les militaires rwandais ont brièvement occupé six villages après l’incursion. « Des échanges aux armes d’appui et individuels ont eu lieu entre les deux forces », a indiqué à ACTUALITE.CD le colonel Njike Kaiko, porte-parole de la 34e région militaire.
Cet incident « mineur » a provoqué le déplacement des habitants de la contrée vers Kibumba, Goma, Rugari, empêchant les écoles de fonctionner sur tout le territoire de Nyiragongo. Aujourd’hui, la situation est revenue à la normale.
Kinshasa s’en remet au mécanisme conjoint de vérification de la Conférence internationale sur la région de Grands-Lacs. Le mécanisme conjoint de vérification élargi et le centre conjoint de fusion des renseignements avaient été institués en 2012 par le sommet des chefs d’Etat membres de la CIRGL pour veiller à la stabilité et inviolabilité des frontières, surtout entre la RDC et ses voisins de l’Est.
« N’oubliez pas qu’il y a un mécanisme conjoint des grands lacs qui a été mis en place pour vérifier les faits. Il y a des enquêtes qui sont en cours. On condamne, au regard de la nature de l’incident mais il ne faut pas que cela se répète et cela a été notifié à notre voisin », a ajouté Patrick Muyaya.
Le lendemain de l’incident, l’armée rwandaise a corroboré la version de son ambassadeur en poste à Kinshasa : « Le 18 Octobre 2021, les forces de sécurité rwandaises ont poursuivi des contrebandiers qui ont traversé la frontière Rwanda-RDC au niveau de la cellule de Hehu, secteur de Bugeshi, district de Rubavu. En poursuivant les contrebandiers qui portaient des paquets non identifiés et soupçonnés d’être armés, les forces de l’ordre ont involontairement traversé de quelques mètres, la frontière avec la RDC », dit le communiqué de RDF qui rassure entretenir « de bonnes relations avec les FARDC ».
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