Haut-Katanga: près de 2.000 livres écoulés par l’institut français de Lubumbashi lors d’une « grande vente »

La salle d’exposition de l’institut français de Lubumbashi a été « prise d’assaut » ce samedi lors d’une grande vente de livres de son stock d’occasions. Près de 2.000 livres ont été vendus d’après les estimations des responsables de la Halle de l’étoile. Le tout en moins de trois heures.

Pendant plus d’une semaine, les affiches annonçant une « grande vente de livres d’occasion » par l’institut français ont inondé les réseaux sociaux. Sur place, le public a répondu à l’appel très tôt le matin, dans une ruée vers les livres. « Les gens étaient très empressés, même avant l’ouverture de la salle d’exposition. Une heure avant, ils formaient déjà un fil devant la salle. C’était un grand plaisir de voir les gens se ruer sur les livres, » nous a confié Abel Bukasa, chargé des relations extérieures et présent sur lieu de vente.

Pandémie oblige, le respect de mesures barrières empêchait plus de vingt personnes d’accéder à la salle. Très vite, les livres d’économie, de littérature, de médecine, du droit, des revues et d’autres domaines, se sont arrachés comme des petits pains.

Jacques Mukonga, responsable d’une association culturelle, était parmi les premiers à se pointer dans la salle où les livres étaient exposés, « j’en ai pris 200 parce que nous lançons une bibliothèque au centre Congo Culture. Nous voulons sensibiliser les jeunes à lire, mais pas seulement dans le centre-ville, mais surtout dans la périphérie. Il est intéressant que nos jeunes soient plus proches du livre. Tous ces livres sont tous destinés à cette bibliothèque. » Congo Culture, qui misait sur un budget de 2.000 dollars, n’en a utilisé que moins de la moitié, pour un total de près de 200 livres embarqués dans 5 cartons.

« On a été pris d’assaut ce matin »

Entre coordonner les prix et orienter le public, Marine Le Loup, directrice de l’établissement, ne s’attendait pas à la ruée. La deuxième partie de la vente, prévue en après-midi, n’a plus eu lieu, la plupart des livres étant écoulés entre 9 heures et 11 heures. « Nous avons opéré un désherbage de notre bibliothèque de façon à pouvoir racheter des livres récents dans tous les domaines pour que les chercheurs, les étudiants et le grand public puissent venir étudier sereinement à la médiathèque, » a-t-elle expliqué à Acturdc.

Pour séduire son public, Marine et son équipe ont misé sur le prix. Plusieurs livres coûtaient entre 1 et 2 dollars et les plus chers « n’ont pas dépassé 10 dollars », nous ont précisé nos sources. « On a souhaité miser sur des prix très bas pour que ça profite à toutes les personnes qui aiment la lecture et qui aiment étudier. On a été pris d’assaut ce matin. On savait qu’il allait y avoir de l’affluence avec le bouche-à-oreille allait faire son effet. C’était pour faire plaisir au public lushois. Je suis très heureuse que les gens aiment lire, c’est formidable pour l’avenir », s’est félicitée la directrice de la Halle de l’étoile.

Plusieurs personnes, à l’image de l’enseignant Ngoy Ejeba, arrivées une ou deux heures après l’ouverture, n’ont rien trouvé sur les tables d’expositions que les miettes laissées par la marée humaine matinale. « Je doute fort d’avoir les livres de mon domaine », regrettait-il, sur la file d’attente. « Le désherbage ne se fait pas chaque année, on va dire qu’il va se faire de nouveau dans deux ans, » a précisé la directrice de l’institut français de Lubumbashi. Il faudra, pour les retardataires, attendre et espérer.

Iragi Elisha

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