Goma: la police disperse une nouvelle manifestation exigeant le départ de la force de l’EAC

Ce jeudi, 19 octobre à Goma, aux premières heures de la matinée, des dizaines de militants des mouvements citoyens et des groupes de pression sont descendus dans la rue pour demander le départ, du sol congolais, de la force régionale de l’EAC déployée au Nord-Kivu. La police a fait usage des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants au niveau de l’entrée président. Ils reprochent notamment à cette force de bloquer la progression des miliciens patriotes “wazalendo” sur le front contre les rebelles du M23 dans les territoires de Masisi et Rutshuru. 

« Nous avons manifesté, bien que nous avons été dispersés par la police à coup de gaz lacrymogène. Si nous ne constatons pas le changement par rapport à leur comportement sur terrain, notamment le blocage de nos frères wazalendo sur les lignes des fronts, nous allons organiser d’autres actions de grande envergure pour les contraindre de quitter le sol congolais », indique Héritier Nyamwami, un des manifestants. 

La veille, des dizaines d’autres manifestants, membres du collectif des victimes de la guerre d’agression de la RDC par le Rwanda via le M23, qui ont pu atteindre le gouvernorat de province du Nord-Kivu, ont été dispersées par la police, à coup de gaz lacrymogène. Ces manifestants exigeaient, à l’instar ce jeudi, le départ de la force régionale de l’EAC qu’ils accusent de complicité avec les rebelles du M23. Trois manifestants ont été interpellés et trois autres portés disparus.

«C’était dans le sens de condamner la passivité et la complicité de la force régionale de l’EAC qui est en train de combattre du côté de l’ennemi. Nous condamnons le comportement du maire de la ville de Goma et ses éléments de la police qui se sont pris aux manifestants. Ils ont usé la force excessive contre des manifestants non armés. Ils ont dispersé les manifestants d’abord à Majengo et ensuite au niveau du gouvernorat. Nous allons continuer avec les manifestations jusqu’à ce que la force régionale de l’EAC puisse quitter le sol congolais », dit Theoneste Bahati, un autre manifestant. 

Le gouvernement de la RDC a annoncé le retrait de la force régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) de son territoire d’ici le 8 décembre 2023 en raison du manque de progrès satisfaisants sur le terrain. 

Le lundi 16 octobre dernier, un convoi du contingent ougandais de l’EAC a été pris en embuscade par un groupe armé inconnu. L’incident s’est déroulé à Rukoro, dans la région de Burai, le long de la route Rutshuru-Bunagana, dans le territoire de Rutshuru, alors que le convoi se dirigeait de Kiwanja à Bunagana pour se ravitailler. Les troupes ont repoussé l’attaque et ont atteint leur destination en toute sécurité, selon l’EACRF.

Des enquêtes sont en cours pour déterminer le groupe armé responsable de cette « provocation odieuse » et les motivations derrière cette attaque.

L’EACRF a souligné son engagement à protéger les civils conformément à son mandat, tout en rappelant son droit d’appliquer une protection guidée par les règles d’engagement si ses troupes sont menacées pendant leurs opérations conjointes dans la région du Nord-Kivu.

/actualité.cd

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