Lors du débat général de la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a abordé une question brûlante : l’accélération du retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO).
Le Président Tshisekedi a exprimé sa déception quant à l’efficacité des missions de maintien de la paix déployées en RDC au cours des 25 dernières années. Ces missions n’ont pas réussi à mettre un terme aux rebellions et aux conflits armés qui continuent de déchirer le pays, ni à protéger efficacement les populations civiles.
Il a remis en question la pertinence d’un projet de retrait échelonné et responsable de la MONUSCO, annoncé en 2018 et dont le plan de transition a été adopté en 2021, à la lumière de l’évolution des contingences politiques, sécuritaires et sociales actuelles.
Selon le Président Tshisekedi, il est désormais illusoire et contreproductif de compter sur la MONUSCO pour restaurer la paix et la stabilité en RDC. Il estime que l’accélération du retrait de la MONUSCO est devenue une nécessité impérieuse pour apaiser les tensions entre la mission de l’ONU et la population congolaise.
Félix Tshisekedi a également souligné l’importance pour la RDC d’explorer de nouveaux mécanismes de collaboration stratégique avec les Nations Unies, qui tiennent mieux compte des réalités actuelles du pays.
En conséquence, le Président congolais a annoncé avoir instruit le gouvernement de la République de lancer des discussions avec les autorités onusiennes en vue d’un retrait accéléré de la MONUSCO. Il propose ainsi de ramener le début du retrait progressif de décembre 2024 à décembre 2023.
Cette décision survient dans un contexte tendu en RDC, marqué par des manifestations massives à Goma réclamant la fin de la présence de la MONUSCO. Ces manifestations ont tragiquement entraîné la perte de plus de 50 vies humaines, soulignant l’urgence de la situation.
La demande de retrait anticipé de la MONUSCO par la RDC soulève des questions complexes, notamment en ce qui concerne la pression populaire et la souveraineté nationale. L’évolution de cette situation sera surveillée de près, car elle pourrait avoir des implications majeures pour la stabilité de la région et l’avenir politique de la RDC./actualité.cd