FCC : des erreurs de casting à la base de la crise ?

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La politique en RDC est aussi surprenante que passionnante. En effet, qui aurait imaginé, il y a quelques mois, voir le Tout- puissant FCC en crise et dans la tourmente ? Tant il est vrai aujourd’hui que contre toute attente, la plateforme politique de l’ancien président Joseph Kabila est entrée dans une zone de turbulences depuis la chute du Bureau de l’Assemblée nationale et de sa Présidente Jeanine Mabunda. 

Et pourtant, ce regroupement politique se croyait en terrain conquis dans cet hémicycle, considéré jusque-là comme une place forte imprenable depuis les dernières élections de 2018.

Il apparaît clairement aujourd’hui, que les sociétaires du FCC, se considéraient un peu comme les troupes de Hannibal à Capoue, croyant à tort que le gros du travail était derrière eux, et qu’ils pouvaient se livrer aux délices des vainqueurs, sans craindre un éventuel retour de manivelle.

Des erreurs de casting à la base de la crise au FCC ?

Il ne fait pas de doute désormais que l’erreur originelle des stratèges du FCC, était d’avoir créé des regroupements politiques à but strictement électoral, sans s’assurer à postériori des moyens juridiques de leur contrôle en cas de déviance. Au regard de la propension à l’ingratitude et au retournement de veste des hommes politiques congolais, cette négligence était vraiment coupable. Pour preuve, le camp Kabila le paye cash aujourd’hui.

Des présidents proclamés de ces regroupements, se considèrent comme des suzerains n’ayant aucun compte à rendre à leur plateforme, et certains n’hésitent pas à vendre aux enchères ce qu’ils considèrent désormais comme leur propriété, sur le marché politique national, où l’Union sacrée, cette nouvelle SARL créée par le Président Félix Tshisekedi, achète des actions à tour de bras.

Le cas le plus illustratif de ces propriétés qui évoluent désormais comme des chiens sans collier, est certainement celui du regroupement politique ADRP de François Rubota, qui clame aujourd’hui à tous les azimuts, son appartenance à l’Union sacrée du Président Félix Tshisekedi, après avoir fait les délices du FCC.

FCC en crise et transhumance

L’ADRP a été un des regroupements phare du FCC, jusqu’à la chute brutale de Jeanine Mabunda, de son fauteuil de Présidente de l’Assemblée nationale.

Comme tous les autres regroupements du FCC, l’ADRP, avec 15 parti politiques, a été bâti autour d’un parti de référence, le MSR, un parti politique né de la volonté propre de l’ex-Président Joseph Kabila depuis 2005.

Après la dissidence de Pierre Lumbi, Joseph Kabila en avait confié les rênes à son homme de confiance et coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya, qui à son tour, avait chargé François Rubota, d’en assurer la gestion courante et la Présidence de l’ADRP du même coup.


Néhémie Mwilanya

Dans l’ADRP, on retrouve du beau linge, comme l’ancien ministre Vahamwiti, Eugène Serufuli avec son parti l’UCIP, Trésor Kapuku, actuel Administrateur à la RVA, Fifi Masuka, actuelle Vice-Gouverneur du Lualaba du parti FIDEC, ou encore, José Panda, actuel ministre de la Recherche Scientifique. Tout ce beau monde se retrouve aujourd’hui à l’Union sacrée. L’ADRP a à son actif, 23 députés à l’Assemblée nationale, dont 18 sont déclarés déserteurs du FCC aujourd’hui en crise. La faute à qui?

Pourtant, aux dires des spécialistes, les choses auraient dû tourner autrement. Peu avant les élections de 2018, François Rubota le Président, avait été nommé DG de la Caisse Nationale de Péréquation, et donc dans une situation d’incompatibilité avec sa qualité de Président de regroupement politique. Mêmement pour son compère Trésor Kapuku, nommé mandataire actif à la RVA. Mais au FCC, les instances dirigeantes avaient négligé, peut-être pour des raisons sentimentales, de désigner de nouveaux responsables à la tête de l’ADRP.

L’appât du gain

Pire, François Rubota n’a pas été élu aux dernières législatives, mais a engagé les élus de son regroupement auprès de l’Union sacrée, contre la promesse d’un macaron ministériel dans le futur Gouvernement.

De son côté, José Panda, a lui, reçu des fermes assurances sur son maintien au Gouvernement, alors qu’il était considéré jusque-là comme un très proche de Néhémie Mwilanya.

A Kinshasa, de nombreux observateurs pointent du doigt une gestion défaillante du FCC, par ses managers actuels, qui auraient tendance, disent-ils, à privilégier des considérations autres que la compétence et la loyauté, au moment des choix politiques cruciaux. Une certaine unanimité commence à se faire jour, pour un renouvellement des décideurs à la tête du mouvement de Joseph Kabila.

mediacongo.net/acturdc.com

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