Le décor est planté. La Police et l’Armée sont déployées. Aux abords du Palais du peuple, les combattants donnent de la voix et des motos paradent de la garde républicaine et des policiers bien rangés.
Les portes du Parlement sont ouvertes et celle de la salle du congrès également. Les invités arrivent et les soutiens de Félix Tshisekedi aussi. Les chants à la gloire de l’UDPS et de son autorité morale sont entonnés et certains s’attaquent à l’allié FCC et à son chef.
Parmi les personnalités présentes, il y a déjà certains députés et des autorités venant des plusieurs corps constitués.
Sur place, les journalistes prennent place et la cérémonie est prévue pour 11 heures selon le protocole d’Etat.
Le fait.
Félix Tshisekedi a nommé le 17 juillet, trois nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Kaluba Dibwa Dieudonné est proposé par le président de la République et Kalume Yasengo et Kamulete Badibanga, sont du quota du conseil supérieur de la magistrature.
Mais pour le FCC, Félix Tshisekedi a “triché”. “Le conseil supérieur de la magistrature n’avait pas désigner des nouveaux juges car le mandat de ceux qui sont remplacés, étaient encore effectif ».
Ce que dit la loi.
« La Cour constitutionnelle comprend neuf membres nommés par le Président de la République dont trois sur sa propre initiative, trois désignés par le Parlement réuni en Congrès et trois désignés par le Conseil supérieur de la magistrature. Les deux tiers des membres de la Cour Constitutionnelle doivent être des juristes provenant de la magistrature, du barreau ou de l’enseignement universitaire. Le mandat des membres de la Cour constitutionnelle est de neuf ans non renouvelable. La Cour constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans. Toutefois, lors de chaque renouvellement, il sera procédé au tirage au sort d’un membre par groupe. Le Président de la Cour constitutionnelle est élu par ses pairs pour une durée de trois ans renouvelable une seule fois. Il est investi par ordonnance du Président de la République ».
L’enjeu.
Pour Félix Tshisekedi, l’enjeu est de taille. Avec cette cérémonie, il veut montrer qu’il peut se positionner au-dessus de la coalition, quitte à énerver davantage l’allié Kabila. Ce mercredi, le FCC ne sera pas présent dans la salle. Jeanine Mabunda et Alexis Thambwe non plus. L’AFDC-A de Modeste Bahati, AMK et MS-G7 seront eux présents. Des nouvelles alliances possibles? « Ce n’est pas encore le moment », dit un cadre l’UDPS. L’enjeu est aussi le contrôle de la haute cour, mais surtout 2023. Même l’ONU le voit.
« J’accueille avec satisfaction le fait que le Président Tshisekedi et ses partenaires de la coalition gouvernementale se sont engagés à surmonter leurs différences dans le cadre de la Constitution de la République démocratique du Congo (…) Par ailleurs, je suis préoccupé par l’attitude de plus en plus partisane de certains acteurs politiques qui envisagent déjà les élections de 2023, ce qui alimente les tensions au sein de la coalition gouvernementale et risque d’affaiblir la dynamique favorable aux réformes dans les principales institutions de l’État », avait dit Antonio Guterres dans son dernier rapport sur le Congo.
Les catholiques aussi sont inquiets.
« Pire encore, le pays se retrouve dans une situation où la plus haute instance du pouvoir judiciaire, à savoir la Cour constitutionnelle, est mise dans l’impossibilité d’exercer sa mission. Faute de quorum, tout le système est bloqué. », disait la CENCO dans un message publié ce lundi 19 octobre après sa 57e Assemblée plénière des évêques membres de la CENCO tenu du 12 au 15 octobre à Kinshasa.
Entretemps, la crise économique s’accentue, la situation sociale est toujours aussi catastrophique, le feu dans l’Est ne s’éteint toujours pas, et le peuple attend toujours.
Actualité.CD/acturdc.com