Coordonnateur de Lamuka, Martin Fayulu Madidi prépare un meeting populaire Place « Triomphal » pour dénoncer le dysfonctionnement de l’Etat congolais. « Le gouvernement n’existe pas, car il ne tient aucun Conseil des ministres depuis le début de la crise, qui a commencé avec la prestation de serment des trois Juges de la Cour constitutionnelle », assure Martin Fayulu.
Le « patron de Lamuka » constate, en effet, que Félix Tshisekedi n’a plus jamais convoqué un Conseil des ministres depuis la prestation de serment des trois juges décriés.
Se considérant toujours comme le président élu, « le soldat du peuple » ne comprend pas pourquoi le Premier ministre non plus ne convoque le conseil des ministres. Même chose pour le Parlement, où les deux Chambres sont aussi en veilleuse. On ne les voit pas travailler.
BLOCAGE
Martin Fayulu se rend, dès lors, compte qu’il y a deux pôles opposés pendant la crise politique en cours. D’une part, avec le Premier ministre Ilunga Ilunkamba, recroquevillé loin de Félix Tshisekedi et de ses proches, et, de l’autre côté, Joseph Kabila et ses soutiens.
Ainsi, bizarrement, ils ne se parlent pas, alors qu’ils sont en coalition pour cogérer le pouvoir au sommet de l’Etat. D’où, le blocage institutionnel que condamne Martin Fayulu Madidi, comme tant d’autres Congolais lucides.
Ce meeting populaire tomberait à un moment critique où l’on assiste à des déchirements au sein de la coalition FCC-CACH qui est quasiment en voie de divorce, et des tentatives de Félix Tshisekedi de créer, par le biais du débauchage des députés-FCC, sa propre majorité parlementaire, à défaut d’une dissolution de l’Assemblée nationale.
ECLAIRAGE
Dans ce contexte, où l’on redoute une nouvelle crise politique aux proportions inimaginables, Martin Fayulu Madidi est appelé à éclairer l’opinion face à l’éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale, susceptible de déstabiliser le pays.
A ce sujet, le FCC de Joseph Kabila réserve à son partenaire Félix Tshisekedi du CACH, la réponse du berger à la bergère : il n’y aura pas de dissolution de l’Assemblée nationale, selon l’esprit de l’article 148 de la Constitution qui parle de la crise entre le gouvernement et l’Assemblée nationale.
Outre le fait qu’il faudrait organiser les élections anticipées dans les 90 jours, avec quel Bureau de la CENI ce scrutin serait-il organisé ? Celle de Corneille Nangaa ? Et avec quelles ressources financières, quand on sait que les caisses du trésor public sonnent creux ?
Dans ce cas de figure, le FCC exige la tenue des élections anticipées à tous les niveaux. N’est-ce pas une belle passe au » Plan de sortie » de crise de Martin Fayulu Madidi qui projette les réformes dans les 18 mois ? Ce qui éviterait le passage en force, avec toutes ses conséquences désastreuses que l’on peut redouter à l’échelle de tout le pays.
A Lamuka, on soutient que Félix Tshisekedi, tout comme Joseph Kabila, étant une partie de la crise politique ne peut aucunement se substituer à une solution, comme il est en train de le faire lors de ses consultations.
Cette guéguerre intervient alors que le président Félix Tshisekedi poursuit ses consultations au Palais de la Nation. La crise politique, en effet, atteint le pic. En temoigne, l’obstruction hier du voyage des deux ministres du gouvernement, munis d’un ordre de mission signé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilukamba. Décision diligentée par la présidence de la république et exécutée par la Direction générale de migration (DGM), laisse-t-on entendre.
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