ent d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe, et le chairman du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba Gombo, annonce une dépêche de la presse présidentielle. Les hôtes du Chef de l’Etat ont tous refusé de faire des déclarations à la presse au sortir de leur entretien.
Pour nombre d’observateurs de la scène politique Rd congolaise, cette entrevue a tout l’air d’un triumvirat post défaite du FCC qui s’esquisse. Une troïka composée d’anciens signataires de l’accord (mort-né) de Genève sur le candidat commun de l’opposition.
Aux yeux de ces analystes, Fatshi, Bemba et Katumbi (FBK) se présentent déjà comme le trio de la deuxième partie du quinquennat. Si rien, ou presque, n’a filtré de cette rencontre du week-end, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les trois nouveaux hommes forts du pays sont en train de dessiner les contours de la redistribution de cartes après la requalification de la majorité.
Certains observateurs voient déjà Bemba ou l’un de ses lieutenants à la Primature et l’un des proches de Katumbi au Perchoir. A noter que ce trio FBK a aussi l’avantage du maillage géopolitique de la RDC : Fatshi étant du Centre, Bemba de l’Ouest et Katumbi de l’Est. Ce n’est pas tout. Les trois personnalités ont en commun leur hostilité à Kabila.
Les équations AFDC-A, les transfuges FCC, et le G13
Le Président Félix Tshisekedi, après la parenthèse accord de coalition CACH-FCC, a retrouvé ses réflexes d’avant, à savoir celui d’opposant au pouvoir qui était en place. Reste que, sur le plan purement parlementaire, l’équilibre des forces sera déterminé, au finish, par le poids de différents regroupements politiques enregistrés à l’Assemblée nationale.
C’est ici qu’un acteur comme Modeste Bahati devrait avoir son mot à dire. En plus le leader de l’AFC-A peut légitimement prétendre représenter les Kivu, parties emblématiques de cet Est congolais. Enfin, on ne peut s’empêcher de rappeler que les accords en terre Rd congolaise sont rarement respectés dans la durée. Chaque membre de ce triumvirat le sait fort bien.
Outre l’homme fort de l’AFDC-A, il y aussi les équations fortes légions des mutants FCC et les sociétaires du G 13.
Pour ne pas remonter jusqu’au déluge, l’accord de Genève sur le candidat commun de l’opposition a connu ses premières défections avant même que l’encre de signature n’ait séché. Signé le 11 novembre, l' »accord de coalition » sur une candidature commune de l’opposition avait volé en éclats, 24 heures seulement après sa signature, puisque Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient décidé de s’en dissocier.
« Prenant leurs responsabilités devant Dieu, la Nation, l’Histoire et le monde », sept ténors de l’opposition, à savoir Jean-Pierre Bemba, Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi, Freddy Matungulu, Adolphe Muzito et Félix Tshisekedi « avaient ainsi résolu de transcender leurs divergences, leurs ambitions personnelles légitimes … ». La suite, on connaît. Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient annoncé, tour à tour, leur retrait de leur signature, synonyme du refus de se retirer de la course à la présidentielle au profit de Martin Fayulu, le candidat commun désigné.
L’accord de Nairobi, entre l’UDPS et l’UNC, donnant naissance à CACH (Cap pour le changement) a rendu l’âme de façon confidentielle. L’alliance entre ces deux partis a été conclue à l’hôtel Serena à Narobi, au Kenya, le 23 novembre 2018. Dans ce nouveau deal, Vital Kamerhe se désiste au profit de Félix Tshisekedi. Il y était dit qu’en cas de victoire, le leader de l’UNC serait le chef du gouvernement. Puis au bout de cinq ans, ils inverseront les rôles. Donc, l’accord couvre une décennie, avec un mandat présidentiel chacun et une primature chacun.
« A Genève, nous avons été grugés… Nous partons pour dix ans de collaboration. La Constitution attribuant un mandat de cinq ans à chaque président de la République, nous allons alterner. Nous allons élaborer un programme de gouvernement, un projet de société commun, et après dix ans, nous évaluerons ces objectifs, notre collaboration… « , avait déclaré Vital Kamerhe peu après la signature de l’accord de l’hôtel Serena. Depuis le mois de mai, l’autorité morale de l’UNC a obtenu un long bail à Makala où il doit purger une peine de 20 ans.
Dans un pays où les accords se font et défont, le deal de Kingakati, entre FCC et CACH, vient de mourir par euthanasie. Les deux coalitions politiques avaient signé le 29 juillet 2019, un accord effectif de gouvernement qui n’aura duré que quelque cinq mois avant que Fatshi décide unilatéralement d’y mettre fin.
Bien malin qui pourrait présenter les vœux de longévité au bébé né des entrailles de l’Union sacrée de la nation.
Forum des As /Acturdc.com