Eve Bazaïba : l’arrêté sur l’abattage des espèces protégées est en examen au pool juridique du Ministère de l’Environnement

Parmi les questions posées à Mme le vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable, lors du briefing tenu conjointement avec le ministre de la Communication et Médias le jeudi 02 septembre 2021, il y avait aussi celle relative à l’arrêté à problème sur l’abattage des espèces protégées. Et à ce sujet, Mme Eve Bazaïba a rassuré que son pool juridique est en train d’examiner cet arrêté pour voir le bien fondé.

« Avec mon pool juridique, nous sommes en train de travailler sur cet arrêté. Si cela nécessite que nous abrogions, ou nous rapportions cet arrêté dans son entièreté, nous le ferons. Et si ça nécessite à ce que ça soit de manière partielle, nous le ferons. Mais rassurez-vous, ça sera pour l’intérêt de la République démocratique du Congo », a-t-elle apaisé les esprits.

Toutefois, elle a également voulu signifier aux uns et aux autres que la République démocratique du Congo regorge de la biodiversité nécessaire, qui est différente des autres pays.

« On ne peut pas s’excuser sur ça. Je prends le cas des perroquets. Dans certains pays du monde, il est interdit d’exploiter, d’exporter, de vendre, de commercialiser ces perroquets. Pourtant, la RDC a ces perroquets en abondance. Nous avons émis notre réserve qui est reconnue dans des conventions internationales. C’est notre souveraineté, c’est notre pays, ce sont nos biens. Mais nous sommes conscients de la protection de la biodiversité », a-t-elle déclaré.

Et d’ajouter :

« Lorsque nous voulons vendre ces perroquets dans des pays qui ont émis aussi des réserves comme nous, malheureusement, nous ne pouvons pas quitter notre pays et aller directement à ces différents pays parce que nous devons transiter par les pays qui ont signé l’accord de ne pas procéder à la vente. Et on saisit les perroquets. On ne les ramène pas à la forêt, mais plutôt chez eux ».

Poursuivant dans le même sens, Mme le VPM, ministre de l’Environnement et Développement durable a révélé que les mêmes pays qui refusent la vente de ces perroquets, envoient leurs ressortissants qui viennent en République démocratique du Congo sous prétexte de recherche scientifique, « et en prennent par exemple une centaine, 80 femelles et 20 mâles. Au lieu de les amener dans les laboratoires dans les laboratoires scientifiques, mais au contraire, ils les amènent dans leurs sites et dans leurs jardins pour le loisir. Et voire, ils commencent à les commercialiser et tirent des dividendes financiers par rapport à ça. Ils font tout, sauf des recherches scientifiques ».

Elle a martelé en soulignant que si quelqu’un vient prélever même des espèces protégées pour des besoins scientifiques, il ne paie juste que des petites taxes.

« On ne paie presque pas. Voyez un peu cette malice. Alors la République démocratique du Congo devra se prendre en charge. Mais je n’explique pas qu’on puisse procéder à l’abattage des espèces protégées que notre loi interdit », a-t-elle indiqué.

A savoir, l’Arrêté interministériel (Ministères de l’Environnement et Développement durable et Finances) signé le 24 juillet 2020, portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir en matière de faune et de flore, puisque c’est de ça qu’il s’agit, est une nouvelle règlementation sur des espèces protégées et non protégées de faune et de flore sauvages ainsi qu’à leurs sous-produits, en République démocratique du Congo.

Elle se veut conforme à la règlementation de la Convention sur le commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages menacés d’extinction (CITES) et des autres lois de la République. Ainsi, cet acte administratif fixe des prix des permis d’importation, d’exportation, de réexportation, de capture, d’abattage ou de chasse ainsi que du certificat d’origine et de légitime détention, notamment sur des produits et sous-produits de la faune sauvage et de la flore sauvage.

Il s’agit là des espèces de faune totalement protégées et partiellement protégées et de leurs sous-produits ; et des espèces végétales menacées et de leurs sous-produits.

desknature.com

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