Félix Tshisekedi s’adresse à la nation ce lundi. C’est dans le cadre de son discours sur l’état de la nation. Il parlera devant les deux chambres du parlement réunit en congrès. Cette communication sera retransmise en direct à la télévision nationale.
Le Chef de l’Etat est attendu particulièrement sur la question sécuritaire. Il y a d’abord l’état de siège qui s’éternise. Vendredi dernier, Rose Mutombo, Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, représentée par le Ministre d’Etat, Ministre du Développement Rural, a présenté, à l’attention du Conseil, le Projet de Loi autorisant la prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour une période de 15 jours prenant cours le 17 décembre 2021. « Cette prorogation permettra à nos forces de défense et de sécurité de consolider les acquis des opérations antérieures et à parvenir au rétablissement de la paix dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu », dit le gouvernement qui a adopté ce Projet de Loi.
Cependant, sur le terrain, la situation est davantage préoccupante. Les violences de ces dernières semaines se caractérisent par des attaques visant les humanitaires. La semaine dernière, un convoi escorté par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a été ciblé et un véhicule du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a été touché par des tirs et trois membres de son personnel ont été blessés. L’attaque a eu lieu dans la localité de Mambassa, sur le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu. L’autre fait marquant concerne les attaques contre les déplacés. Malgré l’état de siège en Ituri et dans le Nord-Kivu, plus de 1.200 civils ont été massacrés depuis mai, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu.
Comme un aveu d’échec de l’état de siège, le gouvernement a autorisé aux troupes ougandaises d’entrer sur le sol congolais dans le cadre d’une opération conjointe contre les groupes armés dont les ADF. Au moins 1700 militaires de l’UPDF sont déjà en territoire congolais. Ce qui a provoqué l’indignation de Denis Mukwege. « Après 25 ans de crimes de masse et pillage de nos ressources par nos voisins,l’autorisation du Président à l’UPDF et les accords de coopération militaire avec RDF sont inacceptables », a écrit le Prix Nobel de la paix qui s’oppose aux « pyromanes/pompiers » et prévient et en soulignant que « les mêmes erreurs produiront les mêmes effets tragiques ».
Les ministres congolais et ougandais de la Défense se sont, eux, retrouvés mercredi dernier à Bunia, en Ituri, pour évoquer la « mutualisation » et l' »harmonisation » des opérations militaires lancées le 30 novembre. Ils ont même signé un accord général de défense. Le but, a dit Gilbert Kabanda, « c’est d’arriver à assumer le passif et progresser vers une coopération intégrale de défense entre les deux pays ».
« En autorisant l’armée ougandaise à entrer en RDC sans soumettre au Parlement l’accord de défense dont il est le soubassement,le Gouvernement RDC viole intentionnellement l’article 214,alinéa 1 de la Constitution. Aux députés de s’assumer et au peuple de garder la vigilance », a, pour sa part, déclaré le député Juvenal Munubo. /actualité.cd