Est de la RDC : sans condamner l’appui du Rwanda aux M23, la CEEAC insiste sur l’application de la feuille de route de Luanda pour résoudre « pacifiquement » la crise

Au terme de la 24e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale ( CEEAC) à laquelle a pris part le Président Félix Tshisekedi en Guinée Équatoriale samedi 9 mars 2024, les Chefs d’État de cette organisation ont appelé la République Démocratique du Congo et le Rwanda au règlement du conflit par des voies diplomatiques.

Sans condamner le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 ni répondre à la demande de la RDC de sanctionner le Rwanda, la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale ( CEEAC) a préféré insister sur l’application effective de la feuille de route de Luanda pour résoudre de manière pacifique la crise dans l’Est de la RDC.

« La Conférence s’est vivement inquiétée de la persistance de la crise sécuritaire à l’Est de  la République Démocratique du Congo, de l’accroissement continu du nombre de déplacés internes estimés à environ plus de 10 millions de personnes à retrouver dans toute la région d’Afrique Centrale. La Conférence a condamné l’activisme persistant des groupes armés et des mouvements terroristes dans cette région et témoigne sa solidarité avec le gouvernement et le peuple de la République Démocratique du Congo », dit le communiqué final lu par le président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, Gilberto Da Piedade Verissimo.

Et de poursuivre :

« La Conférence a exprimé sa préoccupation face aux tensions diplomatiques entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Elle appelle les deux États membres à la retenue et à privilégier les moyens pacifiques pour résoudre les différends qui les opposent conformément aux dispositions des instruments juridiques pertinents de la Communauté en la matière ainsi qu’aux dispositions de la feuille de route de Luanda ».

Cette position de la CEEAC est conforme aux aspirations du gouvernement de la République Démocratique du Congo pour le retour de la paix de manière pacifique dans sa partie Est. Kinshasa ne cesse d’accuser Kigali de poser des actes de sabotage dans la mise en œuvre des processus de Luanda sous Joao Lourenço et de Nairobi sous Uhuru Kenyatta.

Pendant ce temps, des violents affrontements sont signalés sur terrain entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par Kigali. Sur terrain, malgré les appels à la désescalade les M23 avec l’appui de Kigali continuent d’avancer en occupant encore plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu.

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