Le 12 avril 2021, le gouvernement du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde est rendu public. Parmi les ministres, il y a le professeur Tony Mwaba, député national, élu de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) dans la circonscription électorale de la Lukunga qui a été choisi pour piloter le ministère de l’Enseignement, Primaire, Secondaire et Technique (EPST). Député national, Tony Mwaba est aussi avocat à la Cour d’appel et professeur de droit à l’Université de Kinshasa.
Il a fait de la lutte contre la fraude et le détournement des deniers publics dans le sous-secteur de l’EPST son cheval de bataille. Il est le premier à avoir sonné l’alerte dès le début de l’année 2020 sur les cas de recrutement massif des non enseignants, des enseignants fictifs et des écoles fantômes mettant ainsi en mal le programme salutaire de la gratuité lancé par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le député national a multiplié des actions pour dénoncer ces antivaleurs allant jusqu’à saisir le parquet général près la Cour de cassation pour enquêter sur ces dénonciations. Et lorsque l’Inspection Générale des Finances (IGF) a mené ses enquêtes et rendu ses conclusions, tout le monde a donné raison au premier lanceur d’alerte, Tony Mwaba.
Ce lanceur d’alerte était pourtant combattu par les auteurs et les complices de ces actes de détournement et de recrutement des enseignants fictifs. Des campagnes médiatiques étaient organisées pour contredire le député national Tony Mwaba au motif qu’il ne maitrisait rien du secteur éducatif et surtout qu’il racontait des mensonges. Le procès des présumés détourneurs des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base et les condamnations qui s’en sont suivies ont fini par donner raison au député national, Tony Mwaba.
Mais pour cet enseignant et praticien du droit, la justice doit aller plus loin, c’est-à-dire poursuivre les auteurs matériels et intellectuels de ces détournements.
C’est dans ce contexte que le professeur Tony Mwaba arrive à la tête du ministère de l’EPST. Il a la mission de redorer l’image ternie de ce méga-ministère qui a la charge de former les enfants, l’avenir de demain.
Parmi les priorités du nouveau patron de l’EPST, reprendre en main le programme de la gratuité de l’enseignement de base mis en mal par son prédécesseur. Selon plusieurs sources, déjà fin décembre 2019, c’est-à-dire trois mois seulement après son avènement, « le ministre d’Etat Willy Bakonga avait déjà recruté près de 1000 agents dans les différents directions et services de l’administration de l’EPST. Tous les services ont vu leurs effectifs doubler ou tripler ». Ces sources citent notamment le cas des antennes SERNIE (Service national d’identification des élèves), SECOPE (Service de contrôle et de la paie des enseignants) et EDUC TV.
Pour ce dernier cas, le personnel est passé de 70 à près de 200 agents. « Un recrutement massif fait sur base du clientélisme et du tribalisme et dont la plupart n’ont aucune qualification », soulignent des syndicalistes.
Conséquence, les vrais enseignants non payés et nouvelles unités n’ont pas été pris en compte, « faute des fonds détournés en faveur des non enseignants et des enseignants fictifs », accusent-elles.
Le ministre Tony Mwaba est donc appelé à remettre de l’ordre dans le secteur par l’annulation de tous les arrêtés irréguliers et nettoyer tous les services et directions des personnes non qualifiées.
A l’EPST, les enseignants, les agents et cadres considèrent déjà le nouveau ministre comme le « sauveur de la gratuité ». Ils espèrent avec Tony Mwaba atteindre le deuxième et le troisième pallier du salaire prévu dans le cadre de la gratuité.
Actu30.CD/acturdc.com