Cours télévisés sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) en faveur des finalistes du secondaire et du primaire, voilà une idée géniale du ministre de l’enseignement Primaire, secondaire et Technique, qui s’annonce comme un baume au cœur pour ces nombreux amis de Charlemagne répandus à travers la République.
Certes, l’idée est appréciable pour éviter tout retard pour ces élèves qui doivent affronter, sous peu, les épreuves du Test National de Fin d’Études Primaire (TENAFEP) et l’Examen d’État dont la date des préliminaires vient d’être dépassée, donc le retard est déjà là. Premier couac! Mais, si on analyse de près la situation , l’on se rend vite compte , que cette idée du ministre s’achoppe à plusieurs difficultés, qui peuvent la rendre impopulaire, au regard des réalités dites congolaises.
L’inefficacité du support choisi.
Ce n’est un secret pour personne, la RTNC est à ces jours incapable, à elle seule, de couvrir l’ensemble du territoire national. Seules les grandes agglomérations, ont cette chance de suivre la chaîne mère et ceci grâce au réseau câblé. Depuis le passage de 11 à 26 provinces, l’on se rend bien compte que seules quelques unes d’entre elles disposent d’une antenne provinciale de la RTNC. À L’image de la RTNC Katanga, par exemple, qui ne sait couvrir l’ensemble de la province du Haut-Katanga. Face à cette triste réalité, il se dégage clairement que les cours télévisés de Bakonga , risquent d’être un dindon de la farce.
L’immensité du territoire national.
Avec ses 2.345. 410 kilomètres carrés , la RDC est un Pays-continent. Du haut des ses 59 ans d’indépendance et bientôt 60 ans, la RDC voit certaines parties de son territoire national vivre toujours l’époque de la pierre taillée. Où avoir ne fût-ce qu’une télévision est un rêve désespéré pour nombre d’enfants aujourd’hui scolarisés grâce à la gratuité de l’éducation de base. Déjà leurs conditions d’études sont déplorables. Bref, ce ne sont pas toutes les familles qui disposent d’un poste téléviseur qui jusqu’à preuve du contraire reste l’apanage des plus et moyens nantis , vivants dans les centres urbains. Le ministre n’a donc pas tenu compte des réalités du monde rural et du Congo profond.
Manque d’électricité.
Ceci est une évidence qui risque d’être fâcheuse pour l’idée du Ministre. La desserte en énergie électrique est un vrai casse-tête en RDC. Malgré son potentiel énergétique hors norme, le Congo ne sait à ces jours exploiter cette potentialité. Moins de deux tiers de sa Population est connecté au réseau électrique et ceux qui sont desservis , n’en ont pas en permanence: Delestage . Et donc , chaque province ayant sa réalité, il est difficile de savoir comment pendant la diffusion des cours , que tous les enfants soient branchés au même moment.
Changement de fusil de pôle.
Il serait mieux pour le ministre de revoir sa stratégie. Les illustrations faites dans les précédentes lignes , suffisent à elle seules pour démontrer que son idée est une véritable utopie et aventure de mauvais goût! Il s’agit en faite d’une réalité inadaptée à un pays qui peine à quitter le sous-développement.
Glody Tholi / Acturdc.com
