Depuis sa prise des fonctions après la cérémonie de remise et reprise entre lui et le président sortant Joseph Kabila Kabange le 25 Janvier 2019 au palais de la nation, Félix Antoine Tshisekedi a adopté une attitude difficile à comprendre et que personne dans l’opinion publique n’a la facilité de déchiffrer et expliquer.
« Potiche », » Marionnette de Kabila », « président étiquette », « Elilingi ya pamba », « Peureux », etc…. Tels sont les divers qualificatifs que certains dans l’opinion publique avaient attribués à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo suite à son attitude et surtout son silence.
2019 fut année de tous les surnoms indignes à Félix Tshisekedi, une année de contestation des décisions et ordonnances du président de la république par les ministres et cadres du Front Commun pour le Congo(FCC), mais aussi une année de la grande bourde de l’Assemblée nationale à-travers un député qui avait au cours d’une plénière critiqué une décision ou une action du chef de l’État jusqu’au point de le traiter d’inconscient, tout en oubliant que le président de la république est irresponsable devant le parlement.
Après avoir pris le chemin de la reconstruction de la bonne image de la République Démocratique du Congo à travers une diplomatie agissante pour aboutir à retrouver la paix sur toute l’étendue du pays, se faire une bonne place et avoir la parole et de la considération dans le concert des nations et enfin améliorer le climat des affaires pour attirer les investisseurs, une partie des congolais l’a traitée de « Pigeon voyageur » et « Affairiste ».
Face à tous ces qualificatifs, injures, dérapages et contestation, et surtout contrairement à ce que les chefs de l’État qui lui ont précédés nous avaient habitués, Félix Tshisekedi est resté sur sa position et a gardé son attitude et son silence. Curieusement, à chaque fois que la population attendait sa réaction et sa position face à tout ça, au lieu de réagir le président de la république insistait plutôt sur l’instauration d’un État de droit avec une justice indépendante et distributive. Un État dans lequel les intouchables et l’impunité n’existeront pas. L’opinion publique et surtout la classe politique congolaise ont eu du mal à savoir la position du chef de l’État tout au long de l’année 2019.
Faisant sa dédicace de l’année 2020 lors de son discours sur l’état de la nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès en décembre 2019, le président de la république Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait dit : « Je déclare 2020 année de l’action ». Après cette déclaration, une grande polémique avait vu le jour dans. Chacun interprétait à sa manière et selon ce qu’il pense, d’autres même ont qualifiés cette déclaration de « mensongère » et « fantaisiste ». Pendant ce temps, l’auteur de la déclaration a encore une fois gardé silence.
En fin janvier, après avoir alimenté une grande polémique sur une probable dissolution du parlement au cas où le parlement l’y poussait. Déclaration une faite lors de son discours devant la communauté congolaise vivant à Londres (Angleterre). La présidente de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda, avait répliqué par des mots forts comme une sorte d’intimidation au chef de l’État. Une fois de plus l’Assemblée Nationale, cette fois-ci à-travers son numéro un, a commis une autre bourde. Après son retour au pays, pendant que tout le monde croyait que pour cette fois, le chef de l’État va réagir, l’homme est resté égal à lui-même et a gardé silence.
À partir de ce moment-là, le silence du président de la république a commencé à déranger tout le monde dans l’opinion publique, dans la classe politique et dans la société civile.
- Le chef de l’État prépare-t-il une bombe ?
- Le président de la république a-t-il peur du FCC ?
Le chef de l’État dit-t-il que « on répond les imbéciles par le silence » ? Plusieurs questionnements dans l’opinion publique, dans la classe politique et dans la société civile naissent.
Près de deux semaines après ces événements, six ordonnances nommant les nouveaux hauts magistrats sont lues sur la télévision nationale, et c’est à la surprise de tous. Est-ce une réponse du président de la république ? Pas de réponse.
Après leur prestation de serment, les nouveaux procureurs entrent en fonctions, et c’est là le commencement d’une grande saga judiciaire autours des détournements des fonds publics. Plusieurs personnalités politiques et directeurs généraux des entreprises publiques et privées sont convoqués, entendus et d’autres mis aux arrêts pour le dossier des détournements des fonds alloués aux travaux au programme des 100 premiers jours du chef de l’État au pouvoir.
À l’étonnement de tout un pays et tout un continent, Vital Kamerhe directeur de cabinet du président de la république est convoqué au parquet, entendu, mis sous mandat d’arrêt provisoire et détenu à la prison centrale de Makala sur ordre du procureur général près la cour d’appel de Kinshasa/Matete. Une première en République Démocratique du Congo, un directeur de cabinet de chef de l’État en fonction est pas seulement convoqué et entendu, mais aussi et surtout détenu en prison. Même dans une situation pouvant tâcher l’image de la présidence de la république, Félix Tshisekedi garde toujours son attitude et ne dit mot.
Sur ce dernier cas, les uns parlent de la complicité passive du chef de l’État car un directeur de cabinet ne peut rien faire sans l’accord de son chef, les autres parlent d’un règlement des comptes politiques, d’autres encore d’une pièce de théâtre ou une mise en scène et enfin d’autres parlent d’une élimination en avance dans le combat électoral de 2023. Croyant lui faire parler en l’accusant de complicité avec son directeur de cabinet dans ce dossier des détournements pour connaître cette fois-ci sa position, l’opinion publique, la classe politique et la société civile croisent encore une fois le silence de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
- Le président est-t-il complice ?
- Est-ce une stratégie politique ?
- Est-ce un règlement des comptes politique ?
- Est-ce un combat précoce de l’élection présidentielle de 2023 ?
Autre fait étonnant, depuis le début de l’année 2020 et surtout en cette période du Covid-19, le président de la république ne fait qu’enterrer ses plus proches collaborateurs. Mais curieusement, ils ne sont que de l’UDPS. Dans les rues de Kinshasa et dans les couloirs des institutions, des rumeurs circulent et les bouches racontent et accusent son partenaire et directeur de cabinet d’être à la base de ces morts à travers un empoisonnement, et que ce dernier profiterait de cette période pour dépouiller le chef de l’État de ses hommes de confiance et grand gardien du temple de l’UDPS.
Dans tout ça, le silence du président de la république dérange.
Trésor Trecha/Acturdc.com