Discours de Cotonou: Kagame n’a plus peur des FDLR puisqu’il lorgne désormais ouvertement les terres congolaises

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Le président rwandais, Paul Kagame, vient d’amorcer une nouvelle campagne de quête des bailleurs susceptibles d’accompagner et de financer son projet d’occupation des terres congolaises. Le dictateur a dévoilé son funeste projet le week-end à Cotonou au terme d’une visite d’État. Pour le président du Rwanda, la RDC et l’Ouganda doivent des portions de terre à son pays.

Ce qui serait la justification de toutes les guerres qu’il a dirigées et qu’il dirige encore sur le sol congolais. Paul Kagame relance sa théorie de lutter pour la protection des populations congolaises d’expression kinyarwanda, celles-là mêmes qui vident leurs villages en opposition au M23. La guerre internationale du M23 aligne désormais un million de déplacés et ne préoccupe nullement la communauté internationale.

Le séjour béninois de Paul Kagame n’était qu’un prétexte en vue de sa sortie médiatique trouble qui vient relancer les débats autour du tracé des frontières entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda. C’est à Cotonou que le chef de l’Etat rwandais a finalement mis sur la place publique son vieux projet consistant à s’emparer d’un espace de la République démocratique du Congo pour l’annexer à son pays.

Il l’avait planifié depuis son maquis de l’Ouganda. Il fallait obtenir le soutien de Museveni pour aider Paul Kagame à conquérir militairement le pouvoir à Kigali. Ensuite, les deux vétérans devraient dépecer la grande RDC. Neutraliser son armée, affaiblir et exterminer son peuple avant d’y imposer un régime de terreur sous domination rwandaise.

« Le plan avait fonctionné sous l’Afdl avant de heurter la résistance des Kinois », confirme un historien de l’UPN. C’était sans compter avec la fine intelligence tactique de Mzee Laurent-Désiré Kabila qui eut le mérite de devancer le projet criminel en incitant un enrôlement massif des Congolais dans l’armée. Devenu confortable, Mzee s’autoproclama président de la République à partir de Lubumbashi le 17 mai 1997. Le plan Kagame tombe à l’eau. C’est la raison d’un recyclage accéléré, d’une nouvelle rébellion, puis d’une troisième et d’une quatrième qui se prolonge aujourd’hui.

Alors qu’il a toujours nié d’être le créateur du M23, Paul Kagame change encore de langage et se compromet devant toute l’opinion africaine. « J’espère que les Béninois n’ont pas gobé ses inepties puisque le monde entier sait pertinemment que Paul Kagame est un hors-la-loi », réagit un patron de presse de Kinshasa. Paul Kagame qui conteste d’être le soutien des terroristes M23 justifie pourtant leurs atrocités. D’après lui, ce sont des Congolais qui protègeraient la communauté rwandophone en RDC.

Cependant, cette communauté qui a toujours vécu en paix en RDC, a vu sa paix menacée depuis l’avènement au pouvoir du président Paul Kagame. “Le président Paul Kagame a tenu publiquement un discours provocateur à Cotonou, au Bénin, ce 16 avril 2023, expliquant que la crise en RDC vient du fait que, les terres appartenant au Rwanda auraient été données à la RDC. Nous rappelons ici que le Rwanda est pourtant le dernier pays découvert et colonisé en Afrique successivement par les Allemands et les Belges dès 1894, où habitaient le peuple hutu et le peuple twa qui auraient été les premiers habitants”, réagit Jean-Louis Tshimbalanga.

La Banque centrale du Congo belge, créée en 1951, a annexé le Rwanda et Urundi (actuel Burundi) en 1955. Les frontières sont connues et mentionnées dans les annales internationales. La RDC est membre à part entière des Nations unies depuis 1960, et participe aux discussions sur le rôle et les missions de l’ONU. La déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États, conformément à la charte des Nations unies, dit que : « Tout État a le devoir de s’abstenir, dans ses relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations unies ».Les propos de Kagame sont une menace réelle

Jean-Louis Tshimbalanga considère que les propos du président rwandais sont une menace réelle contre la paix, la rupture de la paix et d’acte d’agression. Par son message, il reconnaît implicitement que le Rwanda est le pays agresseur depuis des décennies, de ce fait, comptable des millions de morts au Congo, des millions de déplacés forcés, des viols de femmes et enfants, des atrocités et des insécurités entretenues dans l’est de la RDC.

Dans sa lettre ouverte signée ce lundi 17 avril 2023 adressée aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, au secrétaire général de l’ONU, au président de la Chambre des représentants des États-Unis, au président de la commission de l’Union européenne, au président en exercice de l’Union africaine ainsi qu’aux États membres de la SADC, Jean-Louis Tshimbalanga estime que « l’heure est grave ». Il rappelle que le peuple congolais pleure encore ses morts survenus dans le génocide de plus de 12 millions d’individus tués, massacrés ou assassinés par la soldatesque de Paul Kagame.

Des millions de populations déplacées, des viols massifs des femmes et enfants, sans qu’une justice leur soit rendue. Tshimbalanga souligne que « la RDC a fait l’objet d’un embargo d’armes pendant plus de 22 ans de la part de l’ONU, mais celle-ci a envoyé une mission de plus de 17 000 casques bleus depuis 1999, entretenue avec un budget annuel de plus de 1,5 milliard de dollars, appelée premièrement MONUC, et ensuite MONUSCO depuis 2010 ». Cette mission a reconnu officiellement son échec, et elle serait même accusée d’actes illicites, de complicité avec les groupes armés et des meurtres à bout portant de la population. Cas de Kasindi en juillet 2022 où les casques bleus avaient tiré à bout portant sur la population, faisant trois morts.

Kagame n’a plus peur des FDLR ?

En changeant de rhétorique sur la sécurité de son pays, Paul Kagame se gaminise vis-à-vis de la communauté internationale. C’est désormais la terre congolaise qu’il lorgne et aucun mot sur la problématique FDLR longtemps imaginairement défendue. Même ses partenaires qui l’ont soutenu dans cette campagne se voient désillusionnés. Car le président Kagame avait justifié l’entrée de son armée en RDC par la poursuite soi-disant des éléments de l’ethnie Hutu faisant partie des FDLR, qui auraient commis le génocide des Tutsi, mais plus tard, c’est un général tutsi de l’armée rwandaise James Kabarebe, qui fut nommé chef d’état-major général en RDC, devenu plus tard ministre de la Défense nationale au Rwanda et actuellement conseiller militaire de Paul Kagame.

Un récent rapport des Nations unies accuse le Rwanda d’avoir soutenu totalement la rébellion terroriste du M23 contre le gouvernement. En réaction, Paul Kagame avait qualifié cette allégation de simpliste soutenant qu’il s’agissait des affaires entre Congolais qui ne concernent pas le Rwanda. Comme sous le RCD, le CNDP ou le M23, toutes ces guerres “kagamiques” finissent toujours par l’intégration des rebelles dans les institutions./mediascongo.net

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